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T. Ould-Hamouda se livre à la Dépêche de Kabylie
13/08/2009 04:23
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Article consulté 672 fois
Entretien avec Tassadit Ould-Hamouda, responsable de l’association Tafsut au Canada“Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie”
Ils sont à des milliers de lieux de la Kabylie, mais sans pour autant, l’oublier, ni lui tourner le dos. Ils vivent au Canada, mais ils veulent rester c’est la nature, des Kabyles ! L’activisme culturel et politique de la diaspora kabyle, à travers le monde est cette fenêtre qui nous permet de côtoyer le monde, le connaître et surtout de se faire connaître. Notre amie, Tassadit Ould-Hamouda est parmi ces braves militants, qui ne cessent, même étant à l’autre bout de la Terre, de porter les couleurs de sa culture d’origine. Responsable d’association au Canada, elle nous explique dans cet entretien, les différentes formes de ses activités, la présence de son association dans les différentes cérémonies culturelles… Elle évoque surtout la relation qui lie cette association à la Kabylie.
La Dépêche de Kabylie : Vous êtes responsable d’une association culturelle berbère au Canada, pouvez-vous la présenter à nos lecteurs ?
T. Ould-Hamouda : Je suis responsable de l’association Tafsut, Chants et danses de Kabylie, fondée en 2001. Tafsut est un organisme sans but lucratif créée pour la sauvegarde et la promotion de notre culture au Canada
Quelles sont vos activités ?
Essentiellement, elles se résument comme suit : Organisation de spectacles :
Célébration et commémoration des évènements qui ont marqué ou qui font partie de notre culture afin qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli : Yennayer, Tafsut n Imazighen, Anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, etc…Célébration de la Fête Nationale du Québec (annuellement).
- Participation à des spectacles et festivals québécois ou canadiens :
Tafsut étant maintenant un groupe connu, il s’est classé parmi les grands groupes artistiques du Québec. De ce fait, il a déjà participé à de grands festivals, notamment "Le Mondial de Drummondville", "Montréal en Llumière", "Gigue en Fête", "Vues d’Afrique", "Journée africaine", "Adeqqi (Art des femmes berbères) au Musée de la civilisation Québec", "Festival de la nation Huronne de Wendake (premières nations)", "Yennayer à l’université de Chicoutimi" "Salon international du tourisme et du voyage de Montréal ", "Fête des enfants de Montréal", etc. Je ne peux malheureusement pas tous les citer…).
- Participation à des expositions :
Tafsut a participé à diverses expositions canadiennes et québécoises. La dernière manifestation remonte au 30 et 31 mai au Musée du Fier Monde de Montréal.
Vous célébrez, pratiquement toutes les dates inhérentes au combat identitaire de la Kabylie, quel accueil est-il réservé à vos activités par les Canadiens ?
Effectivement, à chacune des activités de Tafsut, les gens viennent en grand nombre et sont heureux de nous voir. Nous recevons des félicitations de tous. Nous remercions vivement notre communauté qui est toujours présente lors de nos participations aux divers spectacles. Les Canadiens sont heureux de découvrir une autre culture et sont très curieux de tout savoir. C’est de cette manière que nous faisons la promotion de notre culture.
Peut-on savoir quel est le nombre de vos adhérents ?
Nous n’avons jamais fait ou crée des cartes de membres pour la seule et unique raison que notre communauté à Montréal est nouvelle, nous ne voulons pas mettre les gens dans l’embarras. Tout le monde est le bienvenu à Tafsut. C’est pour cette raison peut-être que notre groupe a beaucoup de sympathisants. Par ailleurs, Tafsut fonctionne plus comme un groupe culturel.
Vous avez été félicitée à plusieurs reprises ?
En plus des messages d’encouragements et de félicitations de la Ville de Montréal et de plusieurs organismes culturels québécois, l’Association des At-Yiraten (Canada) m’a honoré par une reconnaissance qui m’a beaucoup émue (un trophée pour mon militantisme). J’ai eu le Prix d’Excellence 2007 de la Fondation Club Avenir (organisme de chercheurs et d’universitaires algériens). Je viens d’être félicitée et honorée avec un trophée par la prestigieuse association Acaoh d’Ottawa-Hull lors de la célébration de Tsafsut n Imazighen. Je remercie tous ces organismes pour leur soutien et la confiance qu’ils m’accordent ce qui m’encourage à y aller de l’avant.
La communauté kabyle est très importante au Canada, quels sont les liens que vous avez tissés avec d’autres communautés ?
Effectivement, la communauté Kabyle est très importante surtout à Montréal. Elle grandit de jour en jour avec les nouveaux arrivants.
Au fil des années, nous avons tissé de très bonnes relations avec des communautés africaines, russes, portugaises, malgaches et québécoises...
Je suis personnellement impliquée avec l’Association du Patrimoine d’expression du Québec (SPEQ), organisme de défense et de promotion du patrimoine d’expression au Québec, je rencontre souvent divers groupes de diverses communautés, à force de travailler ensemble, nous avons appris à nous connaître.
Les événements politiques en Algérie en général, et en Kabylie en particulier, peuvent-ils influencer vos activités, si oui de quelle manière ?
Bien sûr. Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie. Notre cœur est là-bas. Les évènements qui s’y déroulent nous touchent au plus haut point et à chaque fois que l’occasion nous est donnée, nous en profitons pour informer l’opinion publique que ce soit lors de l’ouverture de spectacles, ou lors des invitations des médias d’ici ou d’ailleurs.
Avez-vous d’autres spectacles en vue ?
Nous préparons la Fête des Enfants de Montréal. Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour inviter notre communauté à venir applaudir nos jeunes sur scène, le 15 août à 12h00 et le 16 août à 16h00 et à l’atelier de danse, le 15 août à 12h30 au Parc Jean-Drapeau.
Un dernier mot ?
Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’intérêt que vous nous accordez. Je remercie Mourad Itim qui a toujours été là, pour Tafsut et qui active de bon cœur. Grand merci à toutes ces filles et à tous ces garçons qui sont la fierté de Tafsut : Imane, Ghilas, Ahmed, Zalas, Amina, Sonia, Lisa A., Lisa, Sarah, Neila, Taouès, Katia, et Djouher. Merci à toutes ces personnes qui nous aident à chaque fois que nous avons besoin d’eux, Rachid Bandou, Amar Nessah, Nordine, M. Chaker, Fouad Yalaoui, Samir Harfi, Madjid Benbelkacem et tous ceux qui de loin ou de près, contribuent à notre réussite.
Propos recueillis par Mohamed Mouloudj
http://www.depechedekabylie.com/rub.php?id=10&ed=MjE5NQ==
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TADDART LEQBAYEL - IÂTTAFEN
08/08/2009 01:31
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TAFSUT À LA FÊTE DES ENFANTS DE MONTRÉAL
05/08/2009 14:41
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TAFSUT CÉLÈBRE LA FÊTE NATIONALE
23/06/2009 03:20
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Une grande Assemblée pour "Ass u nejmâa"
15/06/2009 22:52
dim, 06/14/2009 - 16:24 — tassadit
La salle « Le-Patro-le-Prévost » ne pouvait suffire pour contenir tout le monde venu voir pour la première fois « As u nejmâa « à montréal. En effet, la pièce d’une durée de 3 heures environ, a fait rire, pleurer et rappeler les nostalgiques au souvenir de la vie villageoise. Après l’ouverture de la pièce par la chanson « Ass u nejmâa » de Lounis Ait-Menguellet, les acteurs firent leur entrée sur scène. La pièce théâtrale « Ass u nejmâa » dont le texte et la répartie poétique sont d’une richesse linguistique d’une grande qualité apporte un nouveau souffle au théâtre amazigh. L’interprétation des personnages a été intelligemment élaborée en attribuant à chacun le rôle qui lui sied le mieux. L’Hadj avec ses manières d’homme conservateur, nous a fait rire aux larmes. Cheikh el djamaa (imam du village) a joué son rôle à merveille avec calme, et sérénité. Dda Muqran, dans son rôle de directeur de l’école du village reflète l’authentique intellectuel de l’époque. Mennad, jeune universitaire, nouvellement arrivé à l’assemblée du village voulait insuffler à Tajmâat, une nouvelle vision basée sur la démocratie et l’ouverture aux idées nouvelles. Arab Sekhi, auteur de la pièce a excellé dans son rôle. Dans le personnage de Dda Yidir, propriétaire du café du village, il a su se faire l’interprète de toutes les sensibilités des villageois En fin de compte la pièce a été une réussite totale grâce au sérieux et à la richesse intellectuelle de ses membres. Le public n’a pas tari d’éloges envers eux par des ovations et des applaudissements nourris. Encore une fois, félicitations aux membres du Théâtre du Renouveau Amazigh d’Ottawa qui nous honorent à chacune de ses apparitions. T. Ould-Hamouda - Kabyle.com - Montréal
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15/06/2009 00:19
Avant de prendre le chemin du retour pour Paris, Ferhat Mehenni a lancé un ultime appel pour l'adhésion des Kabyles à son projet politique en Amérique du Nord. Le Mouvement de l'Autonomie de la Kabylie compte bien tirer profit de sa présence à l'Instance Permanente des Peuples Autochtones aux Nations Unies. Dans une entretien accordé à notre correspondante, Ferhat Mehenni suggère l'idée de ce qu'il faut bien appeler un impôt communautaire.
Azul Mas Mehenni et bienvenue à Kabyle.com
Ferhat : Azul !
T.Ould-Hamouda : Pour la première fois la Kabylie a eu une place aux Nations-Unies et en tant que représentant de la Nation Kabyle, pouvez-vous nous parler de votre intervention ?
Ferhat Menheni :C’est en effet, pour la première fois que le peuple kabyle est représenté es-qualité à cette tribune des Nations-Unies. L’Algérie qui ne reconnait même pas la Kabylie en tant que région administrative devrait en méditer la leçon. La Kabylie est arrivée à maturité pour réclamer son droit à la maîtrise de son destin. Nous ne nous arrêterons pas à cette action d’éclat. S’il faut actionner toutes les instances et l’opinion internationales pour aboutir à la reconnaissance du peuple kabyle, nous le ferons. Les martyrs kabyles de 2001-2003 réclament toujours justice. Comme celle de l’Algérie est désactivée par la loi sur l’amnistie et la « réconciliation nationale », nous allons nous adresser à la justice internationale. Certes, les moyens financiers nous manquent mais nous comptons sur la mobilisation de tous les Kabyles pour y pallier.
T. Ould-Hamouda : On annonce une visite de M. Bouteflika à Tizi-Ouzou pour les jours à venir, qu’en pensez-vous?
Ferhat Menheni : Il est vraisemblable que cette visite soit la réponse du pouvoir à notre montée au créneau contre lui à la tribune des Nations-Unies. Le faire régir de cette façon est pour nous une victoire. Ceci dit, nous sommes contre cette visite et Mr. Bouteflika n’est toujours pas le bienvenu chez nous. Le jour où il demandera pardon à la Kabylie et au peuple kabyle pour tous les crimes commis par le régime qu’il incarne, nous pourrons envisager une autre attitude.
Pour le moment, si sa santé de vieillard le lui permet, nous savons qu’il va réquisitionner les fonctionnaires pour lui faire la haie d’honneur et ramener par train et par bus quelques milliers de personnes étrangères à la Wilaya de Tizi-Ouzou pour l’acclamer en arabe dans nos rues. Pour autant, il ne trompera personne sur son attitude raciste et belliqueuse envers les Kabyles. Si, c’est un plan de développement qu’il souhaiterait annoncer, il n’a pas besoin de venir jusqu’à Tizi-Ouzou. Il peut l’annoncer de n’importe quel lieu non seulement d’Algérie, mais du monde entier, y compris depuis Genève où il est pour des oins d’urgence. Et puis, quel crédit accorder à des annonces de plans de développement économique qui n’existent même pas sur papier encore ?
T.Ould-Hamouda : Revenons à votre voyage en Amérique. Vous avez aussi rencontré les membres de la communauté Kabyle à Washington et à New-York, pouvez-vous nous faire un résumé de vos rencontres ?
Ferhat Menheni :Je suis honoré par l’accueil que la communauté kabyle m’a réservé. Aux États-Unis, ce sont les Kabyles qui habitent à Philadelphie qui ont demandé à ceux de New York d’organiser cette rencontre. Ils étaient venus même de régions ayant un décalage horaire avec le lieu du rendez-vous. J’ai salué individuellement chacun d’entre eux. Par contre à Montréal, il y a concentration de Kabyles dans cette mégalopole qui en compte environ trente mille. Il y en a quand même qui étaient venus d’Ottawa et de la ville de Québec. J’ai remarqué que les mentalités ont évolué positivement en faveur du MAK et du projet d’autonomie pour la Kabylie. La conférence à l’UQAM a été une occasion de faire le point sur notre propre histoire de ces dix dernières années. J’espère avoir contribué à en donner un éclairage objectif. Il est fort probable que je rende visite à cette communauté deux fois par an pour faire le bilan de notre action et prendre ses conseils pour les actions à venir pour l’autonomie de la Kabylie.
T.Ould-Hamouda : Une conférence a eu lieu à Montréal le samedi 6 juin et qui a eu un grand succès autant par le nombre de personnes venues y assister que par la qualité des interventions. Comment expliquez-vous cela ?
Ferhat Mehenni :Aujourd’hui, tout le monde s’est rendu compte de l’impasse qui était la nôtre en suivant, jusque là, la ligne de l’ex Mouvement Culturel Berbère se limitant à la revendication de « tamazight langue nationale et officielle ». Nous voyons qu’en tant que Kabyles, en tant que peuple, la langue est certes très importante, mais pas suffisante. Seule la maîtrise de notre destin par nous-mêmes est en mesure de résoudre les problèmes qui sont les nôtres et qui se sont aggravés au fil des décennies depuis l’indépendance de l’Algérie. Par ailleurs, la justesse de nos positions et notre fidélité à nos valeurs et à nos principes ont permis de reconstruire l’espoir là où les déceptions, voire les trahisons avaient détruit toute idée de confiance en notre classe politique. Toutes les arguties développées par les adversaires du projet d’autonomie régionale, de même que les mensonges colportés contre nous ont eu le temps de montrer leur véritable nature. L’accueil qui m’a été réservé par la communauté kabyle en Amérique a pour moi la même signification que la marche du 20 avril 2009 en Kabylie : Une adhésion à un projet crédible, portant les espoirs d’un avenir plus sérieux pour nous en tant que peuple.
T.Ould-Hamouda : Vous avez participé à la marche pour la langue française organisée par le MMF, vous avez également rencontré plusieurs personnalités politiques du Québec, pouvez-vous nous faire un résumé de ce qui a été discuté ?
Ferhat Mehenni : J’ai été invité au rassemblement du Mouvement Montréalais pour le français. J’y ai été par solidarité et j’y ai rencontré toutes les personnalités québécoises œuvrant pour la défense de la langue française au Québec. Un compte rendu sur ces rencontres va être publié demain.
T.Ould-Hamouda : On peut dire que votre mission bien que brève a été couronnée de succès, êtes-vous satisfait ?
Ferhat Mehenni : Le militant que je suis n’est jamais tout à fait satisfait de son action. J’aurais aimé faire plus que mes moyens actuels ne le permettent. Cependant, j’ai des motifs de satisfaction : Avoir réussi à faire entrer pour la première fois la langue kabyle dans le Palais des Nations Unies, début d’internationalisation de la question kabyle, développement d’un réseau de solidarité international avec le peuple kabyle, conférences et débats enrichissants pour notre cause et adhésions de nombreux cadres au MAK. Nous pouvons toujours faire mieux.
T.Ould-Hamouda : Votre mot de la fin M. Mehenni ?
Ferhat Mehenni :Je remercie les organisateurs de ces rencontres et ceux qui s’y sont rendus. Je félicite pour leur sens de la solidarité toutes celles et tous ceux qui ont cotisé pour payer mes frais de voyage. Il serait bon d’ailleurs que le réflexe de solidarité par une petite cotisation mensuelle devienne régulier.
Nous sommes sur la bonne voie. Le pouvoir algérien va réagir soit par la répression, soit par la séduction (voyage de Bouteflika en Kabylie) soit par le mensonge contre nous, comme il l’a fait avec ses journaux tels « Ennahar ». Il pourrait même les combiner ensemble. Mais du fait que nous avançons à grands pas vers notre liberté, ses réactions sont d’ores et déjà vouées à l’échec. Aussi, donnez-moi la main, j’ai besoin de l’aide de chaque kabyle.
Tanemmirt
Entrevue réalisée le 8 juin 2009 par Tassadit Ould-Hamouda
Pour Kabyle.com
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TANMIRT I RADIO NUMIDIA
05/06/2009 03:30
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DISCOURS DE FERHAT MEHENNI AUX NATIONS UNIES
02/06/2009 00:28
Mardi 26 mai 2009, par Mohand // Actualités
NATIONS UNIES
INSTANCE PERMANENTE DES PEUPLES AUTOCHTONES
HUITIÈME SESSION
COORDINATION DES AUTOCHTONES FRANCOPHONES
C—A—F
L’ALGÉRIE OPPRIME LE PEUPLE KABYLE
L’UNE DES PREMIÈRES NATIONS
AMAZIGHES D’ALGERIE
Massa Taselwayt, inevgawen n lherma, imceyâen n igherfan imenza, azul sghur Tamurt n Iqvayliyen. Meqqar d sin wawalen-a s teqvaylit di tejmaât n legnas yedduklen, ad nelli yissen tiwwura n tudert tagraghlant tunsivt i weghref aqvayli.
Madame la Présidente, honorables représentants des peuples autochtones, le peuple kabyle vous salue dans sa langue pour marquer son entrée officielle au Palais des Nations Unies, en ce mardi 26 mai 2009.
Le peuple kabyle est, depuis l’indépendance de l’Algérie (1962), le souffre-douleur du régime qui s’est imposé par la force. En stigmatisant chaque jour les Kabyles et en les désignant à l’opinion comme une grande menace sur l’unité nationale, le pouvoir algérien s’en sert comme bouc-émissaire et comme un formidable moyen de diversion politique à l’échelle du pays. La Kabylie a une forte personnalité qui lui donne une identité indissoluble dans tout ensemble politique qui ne la reconnait pas et ne la respecte pas pour ce qu’elle est.
Ainsi, les 47 années que viennent de passer ensemble ce pouvoir et la Kabylie sont faites d’un interminable bras de fer dont les apogées sont cycliques :
-Insurrection armée en 1963-65, révolte pacifique au « printemps amazigh » de 1980,
-création de la première Ligue Algérienne des Droits de l’Homme en 1985,
-Boycott scolaire durant toute l’année 1994-95
-Révolte pacifique suite à l’assassinat du grand chanteur populaire kabyle Matoub Lounès en 1998.
-Assassinat de 126 manifestants pacifiques kabyles par les gendarmes algériens en 2001-2003 auxquels s’ajoutent plus de 1200 handicapés à vie par balles réelles.
-Boycott de toutes les élections présidentielles depuis 1999 dont les dernières, le 9 avril avaient donné lieu à de violents affrontements entre les citoyens kabyles (surtout dans la région de Tuvirett : Rafur, Imceddalen, Cherfa, At Hamdun, Taqervuzt, Tazmalt, At Zellal…) et les troupes dépêchées par Alger pour voter à la place des électeurs.
-Il y a 10 jours encore, Tala Ifassen et la localité de Vouândas (Kabylie-Est) ont connu des échauffourées opposant 1600 gendarmes aux citoyens de la localité qui exigeaient le rattachement de leur localité à une circonscription administrative kabyle. Trente neuf d’entre eux viennent d’être injustement condamnés à la prison lors d’un procès expéditif dans lequel leur défense n’était pas assurée.
Il faut rappeler que si le pouvoir mobilisait ne serait-ce que 800 gendarmes pour éradiquer le terrorisme islamiste, on n’en entendrait plus parler en Kabylie, et ce, en très peu de temps.
L’oppression identitaire
Le déni d’existence opposé au peuple kabyle, l’une des premières nations de ce qu’il convient d’appeler l’Algérie, fait de son identité, de sa langue, de sa culture et de son histoire un tabou. Pour le pouvoir algérien, le Kabyle ne doit avoir ni identité, ni langue, ni territoire. La Kabylie ne devrait même pas avoir de nom puisque, d’après lui, elle n’aurait pas d’existence. Le problème nodal est donc existentiel. Selon les tenants du régime algérien, elle ne devrait exister qu’une fois son identité morte, digérée par celle d’un pouvoir raciste, antikabyle.
L’occupation militaire et l’insécurité
Actuellement, et surtout depuis les élections présidentielles de 2004, Bouteflika, le président dont l’élection a toujours été sujette à caution, a quadrillé militairement l’espace kabyle pour prévenir une insurrection armée qui n’existe que dans sa tête. Malgré cette présence massive de militaires sur notre territoire, le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer qu’il va y déployer des renforts de gendarmes auxquels il promet une caserne dans chaque commune de la Kabylie. A-t-on une intention génocidaire contre le peuple kabyle au sommet de l’État algérien ? Nous sommes forcés de le croire dès lors que l’insécurité est savamment entretenue dans cette partie du pays où les terroristes islamistes qui y sont des étrangers se promènent en toute impunité depuis 15 ans. Les kidnappings d’entrepreneurs y sont devenus une industrie très lucrative, plus d’une vingtaine en trois ans. Les faux-barrages routiers, souvent dressés à quelques centaines de mètres de ceux, officiels, tenus par des forces conjointes de la gendarmerie et de l’armée, rackettent de pauvres citoyens dans les voitures quand ils ne donnent pas lieu à des assassinats de jeunes appelés sous les drapeaux.
Le sabotage économique
Les autorités algériennes sabotent l’économie de la Kabylie pour en affamer le peuple et le réduire à la mendicité. Cela en faciliterait la soumission et l’aliénation, la dépersonnalisation. Ce sabotage se réalise à travers plusieurs pratiques :
- Obstruction à l’investissement public et privé par le refus d’agrément aux projets de création d’entreprises et d’industries viables.
- Refus d’assiette de terrain devant servir à l’implantation de l’usine ou de l’entreprise de services
- Refus d’accès à des devises pour l’importation de machines-outils
- Pression fiscale inégalée ailleurs et par laquelle, d’une part le pouvoir écume la plus value dégagée afin d’éviter son réinvestissement, et d’autre part pour pousser les industriels qui y sont implantés à quitter la région pour d’autres cieux plus cléments.
Même l’agriculture a été prise pour cible. C’est à coups d’incendies allumés par des gendarmes et des militaires que les autorités ont anéanti en l’espace de deux ans (2007-2008) plus d’un million cinq cent mille oliviers, ces arbres mythiques dont l’espèce est endémique, remontant à des millénaires et qui font l’économie, la santé et la fierté de la Kabylie.
Ses forêts (environ 200 000 ha) sont soumises à des incendies criminels depuis plus de vingt ans sans que les autorités ne s’en inquiètent ou tentent de les éteindre. Bien au contraire, y compris lorsque les flammes lèchent les maisons, les militaires interdisent à leurs propriétaires de les éteindre. Les seules années où nos forêts n’ont pas brûlé, ce sont celles durant lesquelles la Kabylie avait chassé les gendarmes de son territoire, pendant les « événements du printemps noir 2001-2003.
La démagogie de l’Algérie à l’ONU
Démagogique, l’Algérie a souscrit à toutes les déclarations de l’ONU sur les droits humains et a même voté celle du 13 septembre 2007 sur les Droits des Peuples autochtones. Sur le terrain, elle en viole l’ensemble des dispositions.
Avec l’appui de la communauté internationale et des organes des Nations Unies chargés du respect des pactes internationaux relatifs aux droits sociaux économiques et culturels, nous espérons faire ensemble pression sur le pouvoir algérien pour que le peuple kabyle puisse jouir de l’ensemble de ses droits que seule une autonomie régionale qu’il revendique à travers le MAK, lui donnera. La marche qu’il a organisée à cet effet le 20 avril dernier à Tizi-Wezzu et qui a drainé plus de 20 000 manifestants en est une preuve édifiante.
J’en appelle personnellement à toutes les consciences éclairées de par le monde pour aider ce peuple de 10 millions d’âmes qui, même en état de légitime défense, préfère une solution politique, l’autonomie régionale, à une solution militaire.
La solution de l’autonomie est celle qui pourrait régler bien des conflits dans le monde dont celui de l’Afghanistan, du Kenya, de l’Irak, de la Côte d’Ivoire, de la Somalie ou, plus proche de nous, celui opposant l’Algérie à travers le Polisario au Maroc qui, depuis quelques années, propose avec sagesse une autonomie régionale pour la bande du Sahara anciennement colonie espagnole.
Après avoir été à l’avant-garde de l’Algérie dans sa lutte de libération nationale, la Kabylie assume avec fierté le même rôle pour nombre de peuples du monde en bute à des problèmes de déni d’existence et d’oppression identitaire et culturelle.
New York, Palais des Nations Unies, le 26/05/2009
Ferhat Mehenni
Président du Mouvement pour l’autonomie e la Kabylie

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