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Recueil rétro sur quarante ans de carrière d’un poète né
02/03/2009 17:45
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LIBERTÉ 28/12/2008 |
“Lounis Aït Menguellet, poésie et pensée, de 1967 à 2007” est un recueil de 150 textes élaboré et traduit par Belkacem Saâdouni, qui retrace le parcours de quarante ans du troubadour des temps modernes, Lounis Aït Menguellet. De son village natal à ses années d’errance, en passant par son engagement par et pour le verbe.
L’œuvre de Lounis Aït Menguellet, outre qu’elle est poétique, est une révolution même de la poésie post-Indépendance. C’est ainsi qu’elle mérite plus qu’une traduction, une adaptation ou un arrangement à faire valoir dans d’autres langues pour d’autres univers. En texte bilingue (Tamazigh et arabe classique), Belkacem Saâdouni, inspecteur de l’éducation nationale, présente un travail intéressant grâce à de fastidieuses adaptations pour ne pas dire “traductions”. Ne dit-on pas que “traduire c’est trahir quelque part” ? Le passage de la langue berbère à la langue arabe classique serait, dans ce cas, faire don d’un Mutanabbi au répertoire de la poésie universelle. Lounis Aït Menguellet, poésie et pensées, de 1967 à 2007 est le livre qui vient enrichir l’anthologie poétique algérienne bilingue avec la caution indéfectible de Belkacem Saâdouni. Un projet datant de quelques décades. Celui-ci nous révéle : “J’ai toujours été à l’écoute du poète, notamment lorsqu’il exhortait ses auditeurs : prends un stylo, je te parle et écris (…) Je te parle en kabyle, transcris dans la langue de ton choix. Et c’est ainsi que j’ai voulu toucher un autre public qui adore notre artiste sans toutefois saisir le message”. Le livre s’articule d’abord autour d’une biographie concise de Lounis Aït Menguellet. Né à Ighil Bouamas, dans la commune d’Iboudraren en 1950, Lounis n’avait que 4 ans lors du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Tout le village et toute la région subiront les affres de la colonisation et de la guerre.
La situation géographique, le relief ainsi que l’engagement des enfants d’Iboudraren feront payer un lourd tribut à toute la population. Cette situation de misère, de tyrannie, de crimes… n’a fait que cimenter le socle du combat. Un combat valorisé par Lounis Aït Menguellet à ses débuts dans la chanson Amjahed (le maquisard) qui assume la fonction héroïque de la libération du pays.
Le livre de Belkacem Saâdouni retrace également le parcours artistique du barde allant de 1966/1967 jusqu’à 2007. Quarante ans de carrière artistique, résumé en plus de 150 textes admirablement bien adaptés en arabe classique. Dans sa première partie, l’auteur s’ingénie même à tenter une réponse à l’artiste en proposant “Tu es bon !” en guise de réponse au texte original Dhiriyi (je suis mauvais). En fait, c’est la conception de l’homme communautaire, fraternel, philosophe et poète qui guide l’auteur à choisir les thèmes, à faire partager à d’autres auditeurs jusque-là inhabituels. “Ce sont mes amis et collègues arabophones qui m’ont mis le pied à l’étrier en m’incitant à entreprendre ce travail d’adaptation en écoutant un des textes de Lounis intitulé Wali kan wid irouhen (Va voir qui nous rend visite), texte que j’ai fredonné lors d’une kermesse”, nous apprend encore Saâdouni. Essayant de faire des va-et-vient entre les textes kabyles et arabes parfaitement interposés sur une même page, l’auteur a osé sacrifier la rime au service de la thématique pour transmettre la beauté intérieure, la contextualité au détriment de l’architecture poétique. Sans vouloir trop plaire par la forme. Le fond est le message sacré qu’a voulu offrir Belkacem Saâdouni au lectorat arabophone.
Ce livre tend à faire découvrir et redécouvrir l’homme, Lounis Aït Menguellet, à travers ses chansons. Ce qui ressort, et ce que l’on retiendra, est que Aït Menguellet est un poète-compositeur attaché à sa montagne et “nationaliste jusqu’à la moelle”. Un ouvrage valable et intéressant à plus d’un titre, compte tenu de sa richesse, pouvant même servir à la recherche universitaire. Lounis Aït Menguellet, Poésie et Pensées… une création qui en appellera sans doute d’autres. Hormis quelques petites coquilles (150 textes édités), les lecteurs n’auront que l’avantage d’une beauté à découvrir.
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par Limara B.
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Culture : MEDJAHED HAMID ET ALI IDEFLAWEN, Une complicité et une complémentarité artistique
26/02/2009 19:37
Medjahed Hamid, un musicien insatiable sur le plan technique, et Ali Idheflawen, un poète engagé qui chante avec ses tripes, ont offert, mercredi 10 septembre, à leurs fans, très nombreux, un bel exemple de complémentarité et de complicité artistique ainsi qu’une convergence idéelle qui transcende les différences ; le second étant plus militant et parolier que le premier, les deux jouent de la guitare et du mandole avec passion. Ils ont, en effet, choisi, dérogeant aux habitudes ancrées dans les milieux artistiques, de chanter côte à côte, avec les mêmes accompagnateurs et suivant un arrangement préalable, au lieu de se succéder sur scène avec les pertes de temps dans les intermèdes et les changements scéniques. Ce procédé a permis de rattraper le retard enregistré sur l’horaire prévu et, surtout, de comparer deux styles et deux itinéraires artistiques différents mais complémentaires, d’alterner aussi deux tempéraments et deux sensibilités vis-à-vis des choses de la vie. En dépit de la chaleur qui aurait pu, en d’autres circonstances, décourager nombre de spectateurs les quelque 500 mélomanes présents ce jour-là dans la grande salle de spectacles de la Maison de la culture, non climatisée, ont transpiré à grosses gouttes, à l’instar des artistes contraints de s’essuyer, sans s’ennuyer ni décrocher pour autant. Il ne s’agissait pas simplement pour les présents de passer le temps en cette dixième nuit du ramadan caniculaire dans une ville où l’on meurt d’ennui, mais de renouer, moralement, le contact avec un passé politique et social, avec, aussi, des images poétiques et des émotions sentimentales immortalisées dans les répertoires d’Ali Idheflawen, le plus célèbre des deux complices dans la région, le plus engagé également, et de Medjahed Hamid qui a agréablement surpris les Tizi-Ouzéens, qui ne le connaissaient pas, lors de sa prestation dans le cadre d’une rencontre intitulée «Parole aux artistes» animée par Slimane Belharat et relatée par notre journal. Les mœurs politiques et sociales des années 1970 et 1980 et les espérances pointant à l’horizon du combat pour la liberté et la démocratie caractérisent ouvertement la thématique d’Ali Idheflawen. Ces idéaux sont moins forts et plus nuancés chez Medjahed Hamid qui est, de son propre aveu, plus musicien que parolier, et surtout plus calme que son vis-à-vis bouillonnant. Medjahed Hamid est, rappelons- le, un Kabyle algérois, son retour aux sources il le doit à la chanson kabyle. «Jusqu’à l’âge de 20 ans, je ne connaissais pas un mot de kabyle», disait-il lors de son récent et premier passage à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. Les deux ont suffisamment d’atouts pour ravir à la télévision et à la flânerie en plein air des citoyens fidèles à leurs convictions, partisans d’autres formes d’émotion et amateurs de convivialité. Leur affiche a attiré, en effet, l’une des plus grandes affluence de cette première décade du Ramadan où l’on s’est pas bousculé pour acheter des billets à 200 DA la place. Ce coût du billet d’entrée et les appréhensions d’ordre sécuritaire, notamment sur les routes menant des localités périphériques vers le chef-lieu de wilaya, seraient, d’après certains observateurs, à l’origine de la faible affluence des 10 premiers jours du mois de ramadan où la ville de Tizi affiche, au cours de la nuit, une animation égale à celle de la journée. A partir du samedi 13 septembre où sont programmés une pléiade de chanteurs à grande renommée, à commencer par Lounis Aït Menguellet, on appréciera mieux si la part des facteurs évoqués ci-dessus est supérieure à l’audience personnelle des vedettes en affiche. Les organisateurs s’attendent en tous les cas à un véritable assaut lors des passages, les 13 et 14, de Aït Menguellet, de Yasmina prévue pour les 18 et 19, les 20- 21 et 22 à l’occasion de la prestation de Allaoua entre autres. Le programme d’animation élaboré par la direction de la culture concerne, il est vrai, 20 autres chefs-lieux de daïra dont les structures d’accueil sont trop limitées pour accueillir des chanteurs réputés et satisfaire une jeunesse avide de culture et de loisirs. B. T.
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Je me bats pour protéger la Kabylie d'un nouveau massacre - Ferhat Méhenni
26/02/2009 02:19
Actualité internationale Ferhat Mehenni : "je me bats pour protéger la Kabylie d’un nouveau massacre, (...)
MAK
Ferhat Mehenni : "je me bats pour protéger la Kabylie d’un nouveau massacre, de nouvelles répressions, de nouvelles humiliations"
© Normand Lacasse
lundi 5 janvier 2004, par OULD HAMOUDA Tassadit
Nous remercions chaleureusement M. Ferhat MEHENNI, porte-parole du MAK, pour sa franchise, ses réponses sans détours à toutes nos questions et sa disponibilité malgré son emploi du temps chargé. Tanemirt Tamoqrante.
Kabyle.com : Vous venez d’effectuer une visite en Amérique du Nord où vous avez rencontré des responsables politiques. Pouvez-vous nous en parler, nous en faire le bilan ?
Ferhat MEHENNI : La Kabylie n’a pas d’état, donc pas de voix pour se faire entendre auprès des instances internationales. Après quarante ans de sa répression à huis clos par le pouvoir algérien, rien n’a vraiment changé pour elle. Nous avons conclu que pour faire aboutir son combat il est nécessaire qu’elle se dote d’une diplomatie pour informer les pays qui peuvent jouer un rôle influent dans ce coin du monde afin d’amener le régime algérien à changer d’attitude vis-à-vis d’elle. Un diplomate est l’avocat de son peuple auprès des autres. Par conséquent, ceux que nos bourreaux ont nommés pour les représenter ne sont pas là pour nous défendre mais pour mentir sur ce qu’ils nous font subir, à faire croire au monde que nos larmes ne sont pas celle de la douleur mais celles de la joie. On dit bien en Kabyle : « yewwet iyi urumi ccetka& i gma s », (j’ai été me plaindre auprès du frère de mon agresseur). Si la diplomatie algérienne est celle de son régime qui nous assassine, nous ne pouvons pas compter sur elle mais sur nous-mêmes. Nous nous sommes dit qu’il est vital que nous nous fassions les avocats de nous-mêmes. C’est ainsi que nous avons déjà été au Haut Commissariat aux Droits de l’Homme près de l’ONU à Genève en novembre 2001, puis à Bruxelles auprès des institutions européennes l’année dernière, en Italie puis en mai dernier en Suède. Il nous manquait de saisir les Etats-Unis dont l’avis est toujours respecté à travers le monde. En nous recevant au Département d’Etat, les Américains nous ont permis d’exposer la situation qui prévaut en Kabylie depuis plus de trente mois et de mettre l’accent sur la possibilité d’une évolution dangereuse qui amènerait une violence à même de déstabiliser tout le sous-continent. Nous avons eu toute l’écoute que nous attendions de notre vis-à-vis. Coïncidant avec la visite de Mr. Colin Powell en Afrique du Nord, notre entrevue qui avait duré une heure trente, à Washington, nous avait permis de demander à ce que le chef de la diplomatie américaine évoque la question kabyle lors de ses discussions avec ses partenaires algériens. Le reste a été résumé dans le communiqué que les visiteurs de kabyle.com ont pu lire sur leur site préféré ; site auquel nous tenons à rendre hommage pour sa disponibilité pour toute information sérieuse ayant trait à la Kabylie. Si on peut résumer en une phrase le résultat de cette visite au Département d’Etat américain ce serait celle-ci : Désormais la Kabylie existe auprès des responsables de l’hyper puissance du monde. Et ce n’est pas peu. Au Canada, seuls les Québécois nous ont fait l’honneur de nous recevoir. Le Bloc Québécois nous a reçu en son siège à Montréal par son Président Mr. Gilles Duceppe en présence de Mr. Beauregard. Nous avons brossé un tableau d’ensemble de la région et de l’aspiration du peuple kabyle à son autonomie. Ayant des similitudes sur les plans politique, identitaire et culturel avec le Québec nos hôtes se sont montrés très sensibles à notre situation. De leur côté, ils nous ont expliqué les tenants de leur démarche souverainiste par la voie démocratique. Nous avons décidé de développer nos relations que nous aurons à renforcer, à l’avenir, dans les domaines humain et culturel, notamment au niveau de la francophonie. L’entretien a été cordial et enrichissant pour les deux parties. Notre délégation a été, ensuite, invitée à une séance du parlement québécois à la fin de laquelle le député Mr Daniel Turp nous a reçus dans son bureau. Mme Nora Hamdi a été désignée par nous pour veiller sur place à la qualité de cette relation Kabylie-Québec que nous venons de tisser. Nous tenons à exprimer à tous ceux qui nous ont aidé dans l’organisation de ce voyage diplomatique nos remerciements les plus chaleureux. Merci à l’Association des Taxis Kabyles de Paris pour leur aide matérielle, à Mr Mouloud ATCHEBA pour ses contacts avec les Etats-Unis, Normand Lacasse qui nous a ouvert tant de portes au Québec.
Kabyle.com : En dehors des officiels, qui d’autre avez-vous rencontré ? Ferhat MEHENNI : En effet, je n’ai pas vu que des officiels. J’ai, lors de cette visite, tenu à rencontrer la communauté kabyle nord américaine. Grâce à l’ACAA, j’ai pu donner à New York une conférence débat entièrement en kabyle, suivie d’un récital, et ce, malgré la tempête de neige qui n’avait pas permis à certains membres d’y assister. A Montréal, j’ai eu d’abord à recevoir les représentants des associations kabyles locales avant d’animer un concert puis une conférence débat sur le thème de l’autonomie de la Kabylie. Merci à Ammar Lakehal et à toute l’équipe qui l’a secondé dans la réussite de la mobilisation des nôtres dont les animateurs des sites Web kabyle.com et Kabyle.ca.
Kabyle.com : Comptez-vous continuer ces contacts sur la scène internationale pour sensibiliser les pays occidentaux à la perspective de l’autonomie de la Kabylie ?
Ferhat MEHENNI : Nous continuerons à le faire autant qu’il le faudra. Défendre le peuple kabyle est une noble tâche que le MAK prend avec toute la solennité, le respect et le sérieux requis. Tant que la Kabylie est violentée, muselée, réprimée nous nous ferons un devoir au dessus de tous les autres de la défendre auprès des instances internationales. Nous envisageons de poursuivre tous ces efforts diplomatiques afin d’arriver à la mettre à l’abri de la violence de l’état algérien.
Kabyle.com : Quelles sont les limites entre les concepts d’autonomie et d’indépendance ?
Ferhat MEHENNI :
En principe, l’indépendance s’applique à un pays lorsqu’il se libère d’un autre qui, auparavant l’avait conquis, colonisé ou annexé. C’est une rupture politique qui met le dominé sur le même pied d’égalité que le dominant au sein de l’ONU. L’indépendance requiert une reconnaissance internationale à travers des échanges d’ambassadeurs. L’autonomie régionale ne porte pas atteinte à l’intégrité du territoire dit national. Elle est semblable au fédéralisme dont elle n’est qu’un premier pas. L’état régional qui en est l’expression reste dépendant de l’état central qui lui délègue ses pouvoirs à l’exception de la défense nationale, de l’émission de la monnaie et des représentations diplomatiques. Pour illustrer cela, prenons, d’une part, l’exemple de l’indépendance de l’Algérie vis-à-vis de la France et, d’autre part ; l’autonomie régionale de la Catalogne en Espagne. L’indépendance, en général, s’obtient par la force tandis que l’autonomie par la voie démocratique. Il arrive que des états refusent à une ou plusieurs de leurs régions leur droit à l’autonomie. C’est là qu’ils prennent le plus grand risque d’une dislocation nationale et la responsabilité d’une évolution violente dont ils auraient pu faire l’économie, tant le résultat au bout du compte a toujours été pire que ce qu’ils ont voulu empêcher. Le cas de l’ex Yougoslavie avec la Bosnie et le Kosovo en est un exemple édifiant.
Kabyle.com : Quelles sont les franges de la société tant civile que politique qui composent le MAK ?
Ferhat MEHENNI : Le MAK recrute dans toutes les classes de la Kabylie. Il n’a pas le droit d’exclure une catégorie politique, sociale, religieuse culturelle ou linguistique du combat pacifique commun à tous les Kabyles en faveur de leur autonomie régionale. Le MAK ne fait pas de distinction entre ses membres. Il est animé par des militantes et des militants de conviction et non de carrière. C’est parce qu’ils portent la Kabylie dans leur c¨®Acirc;?ur et qu’ils font passer ses intérêts avant les leurs qu’ils adhèrent au MAK. La Kabylie autonome a besoin de tous ses enfants aujourd’hui. Demain elle saura être généreuse envers tous y compris ceux qui, parmi eux, se croient encore en devoir d’en combattre l’avènement. Nous voulons inaugurer une nouvelle ère où les divergences ne se transforment pas en affrontements et ne font pas de leurs tenants des ennemis. Quand la solidarité ne peut pas jouer, nous resterons polis, courtois et fraternels. Nous ne nous tromperons pas de cible. L’ennemi est ailleurs qu’entre nous.
Kabyle.com : Quels sont les obstacles que rencontre le MAK dans la région de Kabylie et au niveau national ?
Ferhat MEHENNI : L’obstacle majeur que nous avons rencontré relève plus du malentendu, de l’interrogation que de l’opposition de l’hostilité. C’était au lendemain du 5 juin 2001 lorsque beaucoup des nôtres ne comprenaient pas le sens de l’autonomie. Depuis que nous avons entamé de sillonner la Kabylie pour expliquer en quoi notre projet consiste, en quoi notre région et notre peuple en seront grandis, nous avons assisté à une adhésion au-delà de ce que nous escomptions. D’un tabou, nous avons réussi le tour de force de révéler une aspiration profonde des Kabyles à s’autogouverner, à gérer leur propre quotidien par eux-mêmes. Il en est beaucoup qui, maintenant, souhaiteraient aller au-delà du cadre de l’autonomie. Mais nos intérêts immédiats sont dans cette dernière. Que l’on ne se trompe pas une fois de plus. Le deuxième obstacle pour agir a été notre principe moral de ne déstabiliser en aucune façon l’action des Archs sur le terrain. Il est hors de question pour nous d’en être les adversaires ou, encore moins, les fossoyeurs. Une fois leur mission terminée, bien ou mal, nous prendrons toutes nos responsabilités. Le troisième obstacle est notre manque de moyens matériels et financiers. Pour accélérer le processus de construction l’autonomie nous avons besoin de nos journaux, de nos radios et de notre télévision. Nous allons entreprendre des démarches auprès de tous ceux qui peuvent nous aider dans ce sens en Kabylie et dans l’émigration afin de nous doter des moyens de notre politique. En attendant merci à tous les médias qui nous ouvrent leurs colonnes, leurs ondes ou leur écran. Au plan algérien, Le MAK a été diabolisé et l’on me traite de tous les noms d’oiseaux. C’est pour cela que, dans le but de lancer le débat sur l’autonomie, je fais paraître en France, vers le début mars 2004 un livre intitulé « Algérie : La question kabyle »
Kabyle.com : En quoi l’idée de l’autonomie de la Kabylie peut-elle déranger l’équilibre national si équilibre il y a ?
Ferhat MEHENNI : L’équilibre politique national, au sommet de l’état, est toujours instable, précaire. Deux clans se sont installés au pouvoir depuis leur alliance contre la Kabylie insurgée de 1963 à 1965. On les désigne plus crûment sous l’expression de clan de l’Est ou de clan de l’Ouest même si ils ne sont nullement représentatifs des populations de ces deux régions du pays. Les clans ne représentent qu’eux-mêmes, c-a-d des mafias ordonnées sur le mode tribal. L’expression de cette dualité n’a éclaté au grand jour que ces derniers temps avec les candidatures de Bouteflika et de Benflis à la présidence de la République. Le FLN qui est l’instrument de leur pouvoir s’est fracturé en deux : le « FLN Redressement » est de l’Ouest comme son candidat et le « FLN officiel » si on peut se permettre de l’appeler ainsi recrute essentiellement à l’Est derrière le fils du bled. Les Kabyles qui en font partie, longtemps brillants seconds et toujours reniant leurs origines à l’intérieur de l’armée, jouent ces derniers temps au balancier. Là où ils penchent, le clan emporte la décision. Les tenants du pouvoir pensent que le MAK et son idée d’autonomie de la Kabylie déstabiliseraient entièrement l’avenir de la règle du jeu. Si la Kabylie viendrait à être autonome, se produiraient au moins deux phénomènes fatals à l’ensemble du pouvoir. Premièrement, l’exemple de la Kabylie ne pourrait que tenter d’autres régions d’Algérie qui voudraient s’affranchir de leur tutelle liberticide et étouffante, de même que chaque région aurait alors à revendiquer la transparence dans la gestion de la rente pétrolière qui est la base de cette lutte des clans et du pouvoir occulte algérien. Ensuite, l’élément kabyle qui lui assure sa relative stabilité, une fois débarrassé de ses inhibitions à s’affirmer, pourrait soit postuler à son tour au leadership du pouvoir soit en être éjecté avec toutes les conséquences que cela aurait sur l’aggravation des luttes entre factions et le dit équilibre. Ils estiment à tort ou à raison que l’idée d’autonomie est révolutionnaire en ce sens qu’elle remet en cause les fondements mêmes du régime en place.
Kabyle.com : On dit que « l’argent est le nerf de la guerre », qui finance le MAK ?
Ferhat MEHENNI : Pour le moment personne. Je vous rappelle que pour aller aux Etats-Unis, c’est une association sans grands moyens qui m’a payé mon billet. Si l’argent est le nerf de la guerre, la conviction militante en est l’âme. Elle lui est supérieure. C’est sur elle que jusqu’ici nous avons compté. Mais il viendra un moment où elle aura besoin de son complément indispensable qu’est l’argent. Alors, les Kabyles finiront bien par prendre en charge leur propre combat en cotisant pour le MAK et pour leur autonomie.
Kabyle.com : Quel impact interactif a le MAK sur le plan international ?
Ferhat MEHENNI : Vous voyez ! Sans argent ce que nous avons pu faire. Nous avons réalisé un miracle. Etre reçu au département au Département d’Etat américain, aux institutions européennes, par des ministères de pays étrangers n’est pas, me semble-t-il, à la portée du premier venu. C’est sur son sérieux, la justesse de sa cause et sa crédibilité à l’intérieur d’un pays que se juge une organisation à l’étranger. L’impact du MAK sur le plan internationale est à l’image de son impact en Kabylie, même si les médias algériens le minimisent ou le censurent. Je tiens à exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui relaient notre opinion et nos actions en refusant se nous appliquer leur bout de sparadrap sur la bouche.
Kabyle.com : Qu’adviendrait-il du MAK, une fois l’autonomie acquise ?
Ferhat MEHENNI : Le MAK ne veut en aucune façon confisquer l’autonomie de la Kabylie à son peuple comme le FLN avait confisqué leur liberté aux Algériens au lendemain de l’indépendance du pays. Le MAK sera élevé au rang de patrimoine de tous les Kabyles et ne postulera à aucune récompense en dehors du respect de chacun. Toutefois, il est certain que ceux de ses militants qui souhaiteraient monter une nouvelle organisation pour briguer des mandats électifs, en auront toute la latitude. Ensemble de préférence sous un autre sigle, ou dispersés, chacun en fonction de ses ambitions et du projet de société qu’il porte en lui pour la Kabylie. Je fais confiance au peuple kabyle pour porter à sa tête, ce jour-là, celles et ceux qui méritent réellement de le représenter.
Kabyle.com : En quoi consistent le rôle et l’avenir politiques de Ferhat ?
Ferhat MEHENNI : Mon rôle consiste, dans la mesure de ma santé et de mes moyens, à protéger la Kabylie d’un nouveau massacre, de nouvelles répressions, de nouvelles humiliations. Je me bats pour notre droit en tant que peuple, en tant que nation à vivre dans le respect qui nous est dû dans notre pays, sur notre propre terre. Je continuerai à lutter pour que le peuple kabyle vive dans la paix, la prospérité et l’amour de nous-mêmes et des autres, dans le respect des valeurs humaines les plus nobles. Mon avenir politique ne m’a jamais posé problème. Je ne suis ni un assoiffé de pouvoir ni obnubilé de richesses matérielles. J’ai cinquante trois ans. J’aurais pu passer mon temps à courir la fortune et les titres au lieu des prisons et des coups que j’ai tant reçus, y compris de la part des miens. A chaque fois que je relève un défi, je me fais un devoir de l’honorer. Je serais toujours là, à côtés des miens à les servir avec toujours autant de dévouement quant, hélas, ce ne sera pas avec la même fougue du fait de mon âge. Je préfère envisager, à la place des miens, le rôle politique de la Kabylie dans l’ensemble nord-africain, dans le bassin méditerranéen, à travers le monde. C’est l’avenir tout court des jeunes Kabyles d’aujourd’hui qui me préoccupe le plus, eux qui n’ont le choix qu’entre la prison, les grèves générales, les marches, les balles explosives que tirent les gendarmes sur eux, l’exil ou la mort. C’est leur avenir qui me semble se confondre avec le mien.
Kabyle.com : Votre mot de la fin ?
Ferhat MEHENNI : Mes remerciements à Kabyle.com pour tous les efforts déployés pour couvrir ma visite en Amérique du Nord. L’excellent travail réalisé a permis aux internautes de suivre les évènements importants de ma mission au jour le jour.
Interview réalisée par T.Ould-Hamouda 
Quelques liens
Site de M.Turp du Parti québécois Site du MAK
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TIDAK N'NA FA - ENTREVUE AVEC MAS SEKHI
26/02/2009 01:30
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Entrevue 1 avec Arav Sekhi
26/02/2009 01:20

ENTREVUE
T. Ould-Hamouda : Azul a Mas Sekhi et Bienvenue à Kabyle.com.
Arab Sekhi :Azul et merci de me donner cette occasion de parler de la pièce et de ce que nous faisons. J’aimerai aussi remercier Kabyle.com pour l’aide qu’il nous donne pour faire connaître nos activités.
T. Ould-Hamouda : Vous êtes co-réalisateur de la pièce théâtrale en Kabyle "Tidak N’na Fa" qui a eu beaucoup de succès au Canada, pouvez-vous nous raconter comment l’idée vous est venue quant à cette création ?
Arab Sekhi : Comme vous le savez, je suis membre de l’Acaoh et souvent je suis appelé à animer nos fêtes ou soirées. Au début, j’ai voulu créer un petit sketch de quelques minutes avec l’histoire de N’na Fa, je ne réalisais pas que je m’engageais dans quelque chose de très important et quand j’ai commencé à écrire le sketch, Ce fut comme un déluge, tout ce que j’avais emmagasiné durant mes conversations avec ma grand-mère et avec d’autres vieilles Kabyles a refait surface. Je n’ai pas pu m’arrêter avant de terminer ce qui est devenu une pièce de 2 heures. Quand j’ai fini d’écrire la pièce, j’ai proposé à mon ami Hocine Toulait s’il était intéressé à jouer le rôle du Dr. Il a tout de suite embarqué. Nous avons peaufiné la mise en scène ensemble au fur et à mesure des répétitions. Nous, qui n’avions jamais fait de théâtre de notre vie, ma fille Djouher (l’infirmière) non plus ! Nous avons plongé sans vraiment mesurer dans quoi nous nous embarquions. Quand nous avions pris conscience de toute l’aventure, il était trop tard pour reculer.

T. Ould-Hamouda : Vous avez interprété le rôle de "N’na fa" avec brio, se mettre dans la peau d’une vieille n’est pas si simple, pouvez-vous nous en parler ?
Arab Sekhi : J’ai toujours aimé parler avec des vieilles femmes, ma grand’mère en premier. Je n’ai jamais eu le moindre doute sur leur sagesse et leur courage. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour elles. Pendant mes longues heures de conversation, j’ai très probablement absorbé à mon insu, en plus de leur vocabulaire, toute leur gestuelle. Pendant toutes ces années, c’était en moi et quand je leur ai donné l’occasion, toutes ces vieilles se sont manifestées en la personne de Nna FA. Un acteur ne vaut que par ses partenaires. La complicité de mon ami Hocine qui est un médecin plus que nature et de ma fille Djouher, m’a beaucoup aidé. Honnêtement, je n’ai pas eu à me mettre dans la peau d’une vieille, j’ai juste laissé libre cours à mes souvenirs et à mon désir de rendre hommage à celles qui nous ont appris à faire nos premiers pas. Ce que nous oublions souvent.

T. Ould-Hamouda : Le succès remporté par cette pièce vous encourage-t-il à entreprendre d’autres créations ou adaptations ?
Arab Sekhi : J’avoue que j’ai été très surpris par l’accueil que la pièce a reçu. cCest un encouragement formidable pour continuer à écrire d’autres pièces. Le public a répondu au-delà de tous mes espoirs. Je peux dire que c’est lui qui, en suivant les acteurs dans les différents registres émotionnels a porté la pièce à bout de bras. Oui certainement on ne peut pas rêver de meilleur début. Je suis déjà en train de travailler sur une autre pièce que nous présenterons l’année prochaine.
T. Ould-Hamouda :Les anectodes de N’na Fa sont lyriques, comment faites-vous pour garder votre sérieux et ne pas tomber sous le charme du personnage ?
Arab Sekhi : En fait c’est parce que je suis le personnage et Hocine est aussi complètement dans le sien. C’est vrai que parfois c’est difficile de se retenir, mais les répétitions servent à nous apprendre à nous contrôler.
T. Ould-Hamouda : Depuis quand avez-vous commencé à faire du théâtre ?
Arab Sekhi : Je n’ai jamais fait de théâtre de toute ma vie, Hocine et Djouher non plus. La pièce "Tidak n N’na Fa" est la première que nous ayons jamais jouée. Elle a été un véritable déclenchement. Quelque part aussi, j’ai pensé que c’etait le meilleur moyen de rendre hommage à nos grands-mères et j’avais l’impression que je n’avais pas le droit de les décevoir si elles me voyaient. Cela était une grande motivation.
T. Ould-Hamouda : Quelle a été la difficulté majeure dans l’élaboration de cette pièce et de son interprétation ?
Arab Sekhi : La difficulté majeure a été de ne pas céder à la facilité en créant un personnage burlesque exagéré dans le seul but de faire rire aux dépens de nos grands-mères. J’ai voulu que le personnage soit authentique, du moins aussi fidèle que possible à toutes ces vieilles femmes qui continuent à habiter mes souvenirs. Mon voeu le plus cher était que toutes ces vieilles que j’ai connues pensent que j’ai été fidèle à ce qu’elles voulaient exprimer depuis longtemps. Étirer les personnages jusqu’à la caricature est une façon de faire rire à peu de frais. Une façon facile mais pas très saine. Mon souci était que le personnage de Nna Fa soit authentique, que les gens reconnaissent leurs grand-mères, leurs mères. En un mot que personne n’ait honte de dire Nna Fa, c’est ma grand-mère.
T. Ould-Hamouda : "Tidak N’na Fa" est déjà passée 2 fois à Montréal, comment trouvez-vous le public montréalais ?
Arab Sekhi : Que ce soit à Montréal ou à Ottawa, le contact a été magnifique avec le public. Il a vibré à toutes les nuances de la pièce. Les spectateurs ont immédiatement adopté les personnages, ils nous ont fait le plus beau cadeau dont on puisse rêver en acclamant la pièce. Le public a réagi au quart de tour. Rien ne lui a échappé. C’était incroyable.
T. Ould-Hamouda : Lors de la dernière présentation à Montréal, une annonce a été faite au public pour la mise en vente prochaine d’un DVD de cette pièce, qu’en est-il ?
Arab Sekhi : Le DVD est toujours au stade du montage. Nous avons eu une petite difficulté que le producteur, Mohand Benmellat est en passe de régler. Nous espérons qu’il sera disponible très prochainement. Ce que je peux promettre c’est que nous ne lésinerons pas sur les moyens pour faire un produit de grande qualité. C’est notre façon de témoigner de notre respect pour le public.
T. Ould-Hamouda : En dehors de Montréal, projetez-vous de présenter cette pièce dans d’autres grandes villes (ex. Paris, Alger...) ?
Arab Sekhi : On n’a pas de projet précis pour l’instant, mais nous avons pensé à notre communauté des États-Unis et nous serons certainement très heureux de la présenter en France ou en Algérie, si l’occasion se présentait.
T. Ould-Hamouda : Avez-vous des projets de coopération avec des médias pour la promotion et la diffusion de "Tidat N’na Fa" ?
Arab Sekhi : Certainement si nous devons présenter cette pièce ailleurs, nous serons très heureux de collaborer avec n’importe quel média. Jusqu’à présent tous les médias en ligne que nous avons sollicités nous ont aidés. Ils l’ont fait avec plaisir pour aider notre association, l’ACAOH, qui parraine la pièce. Qu’ils en soient remerciés. J’avoue que voir avec quel empressement ces médias ont répondu à notre appel est une source de satisfaction.
T. Ould-Hamouda : Le théâtre d’expression amazigh en général et Kabyle, en particulier, est très peu représenté sur la scène culturelle, comment d’après-vous, peut-on remédier à cette situation ?
Arab Sekhi : Que ce soit pour le théâtre ou pour toute création culturelle, l’ère où les gens lisaient en Kabyle ou regardaient les pièces en Kabyle par pur militantisme, ou parce que c’était en kabyle, est révolue. Notre génération pensait que le premier mérite de toute œuvre en kabyle était d’exister et que toute création culturelle en kabyle devait être encouragée parce que c’était toujours ça de pris sur l’adversité. Chaque création culturelle, parce que tout simplement elle était là, était une petite victoire pour notre culture. Maintenant, c’est différent, pour la jeune génération un livre, une pièce ou même un film en kabyle est une chose normale. Pour les attirer il faut faire de la qualité. Il faut aussi s’adresser à eux certes dans leur langue, mais aussi leur parler de choses qui les touchent. Il est évident qu’une adaptation en kabyle de Roméo et Juliette aura plus de chance de toucher plus de jeunes que celle de La guerre de Troie !
T. Ould-Hamouda : "La guerre de 2000 ans " de Kateb Yacine est une fresque historique, pensez-vous en faire une adaptation en Kabyle ?
Arab Sekhi : Ça sera certainement un projet magnifique. Pour le moment, ce n’est pas dans nos projets, mais effectivement, ça pourrait être une très belle expérience.
T. Ould-Hamouda : Est-il vrai que "N’na Fa" repassera bientôt à Montréal ?
Arab Sekhi : Beaucoup de monde nous ont fait part de leur désir de la voir ou de la revoir et c’est avec un immense plaisir que nous allons la présenter le 24 février 2007 au Patro-Le-Prévost. Nous sommes impatients d’aller partager ce moment avec notre communauté de Montréal
T. Ould-Hamouda : En plus du théâtre, vous êtes membre très actif de l’Acaoh, Poète et réalisateur de l’émission "Abruy" à Brtv, comment arrivez-vous à gérer votre temps ?
Arab Sekhi : Le défi est surtout de gérer ma passion pour la langue Kabyle. Pour le temps, il y a des petites astuces, comme par exemple : prendre l’autobus et non la voiture pour aller au travail et écrire durant le trajet, ou encore se lever à 5 h00 du matin ! Aussi, il y a le fait que la poésie, l’émission "Abruy" ou le théâtre soient les facettes d’une seule passion : l’amour du verbe kabyle. C’est peut être aussi une façon à moi de recréer ma Kabylie dans ma tête. Il faudra aussi ajouter que les encouragements qui me sont témoignés que ce soit par ma famille, mon entourage ou encore les téléspectateurs par courriel, sont un incroyable soutien.
T. Ould-Hamouda : Comment résumeriez-vous cette première expérience ?
Arab Sekhi : Cela a été une expérience merveilleuse, d’abord parce que la pièce a été un succès, mais aussi j’ai le sentiment d’avoir rendu un peu de ce que j’ai reçu de toutes les vieilles femmes que j’ai côtoyées dans la vie. Je crois que mon admiration pour nos grands-mères est partagée par tous ceux qui sont venus nous encourager. Je n’ai aucun doute la dessus à voir la façon dont le personnage "Nna fa" a été adopté par tous ceux qui ont vu la pièce. J’ai eu le bonheur d’entendre parfois des personnes émailler leurs discours d’expressions de Nna Fa .
La pièce "N’na Fa" m’a ouvert un monde merveilleux et pour cela je lui serais éternellement redevable.
Un autre bonheur que "N’na Fa" m’a apporté, c’est de jouer avec ma fille Djouher qui est pleine de talent et pleine de passion pour sa culture. Ma famille a été le premier public de "N’na Fa", sans elle, je ne sais pas si j’aurai mené mon projet à terme.
T. Ould-Hamouda : Votre mot de la fin M. Sekhi ?
Arab Sekhi : Je voudrai remercier tous mes amis de l’Acaoh qui ont fait "leur", le projet "N’na Fa". Un grand merci aussi aux médias et à tous ceux qui nous ont aidé à promouvoir la pièce. Merci au public qui a fait une place à "N’na Fa" dans la communauté. J’espère que nous aurons le bonheur de le voir nombreux ce 24 février à Montréal.
T. Ould-Hamouda : Tanemirt a Mas Sekhi.
Entrevue réalisée le 02 février 2007 à Montréal
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Ferhat Méhenni,
25/02/2009 03:04
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diaporama Tafsut
21/02/2009 17:30
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AIT-MENGUELLET EN RÉPÉTITION ET UNE PETITE ENTREVUE
20/02/2009 14:43
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Un Québecois amoureux de la Kabylie
14/02/2009 22:26
Normand Lacasse, un québécois amoureux de la Kabylie
Samedi, 28 Février 2004 19:00
"La reconnaissance d’une langue est primordiale pour un peuple". Normand Lacasse, ce jeune photographe Québécois, devenu Kabyle de coeur nous confie ici son amour pour la Kabylie, sa deuxième patrie après le Québec.
Kabyle.com : Azul Normand N. Lacasse : Azul fellam, azul à tous les internautes de Kabyle.com. Kabyle.com : Pouvez-vous vous présenter brièvement ? N. Lacasse : Je suis photographe depuis plusieurs années et québécois de souche et Kabyle de coeur. Votre métier de photographe Kabyle.com : Vous êtes photographe depuis plusieurs années, comme vous venez de le souligner, vous rappelez-vous votre première photographie ? N. Lacasse : Je n’ai pas gardé en mémoire ma première photographie, mais ma préférée c’est une photo prise dans le Centre-Ville de Montréal : une petite maison à moitié démolie avec un nouveau bâtiment d’un côté et la tour de la Bourse de Montréal, de l’autre. C’est la pauvreté versus la richesse. Kabyle.com : Pour quelle raison faites-vous de la photo ? N. Lacasse : Tout simplement par passion. Kabyle.com : Quel est votre parcours photographique ? N. Lacasse : Après avoir suivi une formation en photographie, j’ai fait la connaissance de la communauté marocaine. J’ai commencé à faire de la photo pour la Fédération Marocaine du Canada, pour le journal Maghreb-Observateur et j’ai couvert presque tous les évènements marocains à Montréal. Kabyle.com : Qu’est-ce qui vous plait dans cet "Art" ? N. Lacasse : Ce qui me plait le plus est le fait d’immortaliser les évènements, les garder en image. L’art de la photo, c’est un peu l’histoire en image. Kabyle.com : Quel est votre meilleur souvenir de photographe ? N. Lacasse : Mon meilleur souvenir est un reportage que j’ai réalisé au Maroc lors d’un voyage pour la Fédération Marocaine du Canada. Kabyle.com : Si vous n’aviez à garder qu’une seule photo, laquelle choisiriez-vous ? N. Lacasse : Honnêtement, si j’avais à choisir, je prendrais au moins 6 photos qui ont pour moi un intérêt particulier : Les deux premières seraient : une de Baâziz, une autre de Takfarinas, lors de la marche de soutien à la Kabylie. La troisième serait celle de Ferhat Mehenni : lors de la minute de silence au Gala du 12 décembre 2003 à Montréal. La quatrième serait aussi de M. Mehenni : lors de son émouvante accolade avec Gilles Duceppe (Chef du Bloc Québécois) en fin de leur entrevue. La cinquième photo serait celle de Massylia du groupe Tafsut : elle avait une telle grâce en présentant le foulard Kabyle. La sixième photo serait aussi du groupe Tafsut : lors de la fête nationale du Québec au moment de la levée du drapeau québécois : toutes les femmes et fillettes étaient en robes Kabyles et avaient chacune un drapeau du Québec. Votre travail avec la communauté de l’Afrique du Nord Kabyle.com : Comment avez-vous découvert la communauté Nord-Africaine ? N. Lacasse : J’ai découvert la communauté Nord-africaine avec le Centre Amazigh de Montréal, le groupe Tafsut, l’association Tirrugza et avec Kabyle.com. C’est à partir de là que j’ai commencé à faire la différence entre le Maghreb et l’Afrique du Nord et à connaître les problèmes de la Kabylie. Mes lectures sur Kabyle.com m’ont beaucoup aidé à élargir mes connaissances sur la Kabylie, sur l’Afrique du Nord, sur la communauté Kabyle et Amazigh d’Europe, à comprendre les problématiques et de voir comment évolue la situation politique de ce peuple. Kabyle.com : Vous avez fait la couverture photos de la plupart des évènements Kabyles à Montréal (marches, soirées, conférences, etc. ...), quel est celui qui vous a le plus marqué ? Pouvez-vous nous en parler ? N. Lacasse : Les deux marches de soutien à la Kabylie m’ont ému. En dépit de toutes les craintes, j’ai constaté que les Kabyles s’étaient unis en force pour dénoncer le pouvoir algérien. Par ces manifestations, les Kabyles ont attiré l’attention des politiciens sur les problèmes de la Kabylie. Kabyle.com : Vous êtes photographe attitré du groupe Tafsut depuis maintenant environ 3 ans et vous êtes présent à toutes ses représentations, pourquoi ? N. Lacasse : Je suis avec le groupe Tafsut (chants et danses de Kabylie) depuis longtemps, je respecte la ténacité de sa fondatrice et de ses membres et avec Tafsut je découvre aussi les autres montréalais que je ne connaissais pas. Tafsut, c’est la richesse d’aller vers les autres, Tafsut ne s’est pas confinée dans un ghetto. Tafsut existe aussi pour la communauté Québécoise. La visite de Ferhat Mehenni, Porte-parole du M.A.K. Kabyle.com : Vous avez fait la couverture photographique de tous les évènements importants de la visite de M. Mehenni au Canada, pour quelle raison ? N. Lacasse : Pour connaître l’homme, son cheminement historique, ses idées politiques. M. Mehenni est le porte-parole du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, il m’a fait redevenir un militant actif pour l’indépendance du Québec. La visite de M. Mehenni m’a permis de me rapprocher de M. Gilles Duceppe, Chef du Bloc Québécois à Ottawa. Par mon assistance, la délégation du MAK a été invitée à l’Assemblée Nationale du Québec et reçue par M. Daniel Turp, Député de la circonscription de Mercier et porte-parole de l’Opposition officielle en matière de Relations internationales et des Affaires canadiennes. Kabyle.com : Vous adorez la Kabylie, pourtant vous ne la connaissez pas encore, d’ou vous vient cette passion ? N. Lacasse : C’est la ressemblance entre la cause québécoise et la cause kabyle qui m’a fait aimer ce pays et c’est aussi parceque les Kabyles me permettent de parler avec eux de politique. Pour les Kabyles, je ne suis pas juste un simple photographe "fais ta photo et tais-toi", je suis considéré comme un participant à la cause. Le peuple québécois et le peuple kabyle ont la même soif de liberté. Kabyle.com : Vous êtes pour l’Autonomie de la Kabylie, pourquoi ? N. Lacasse : Oui je suis pour l’autonomie de la Kabylie, je suis aussi pour la cause berbère. La reconnaissance d’une langue est primordiale pour un peuple. Kabyle.com : Que pensez-vous de la situation actuelle en Kabylie ? N. Lacasse : Ce qui se passe avec le pouvoir en place actuellement en Algérie n’est pas reluisant, il n y a qu’à voir l’interdiction de ces derniers jours du livre de M. Benchicou : "Bouteflika, une imposture algérienne". Ceci donne un large aperçu sur la pseudo-démocratie régnant dans ce pays. Kabyle.com : Quels sont les souhaits qui vous tiennent à coeur ? N. Lacasse : Le premier est de voir les Kabyles et les québécois unis ensemble pour un même combat. Le second, c’est d’aller un jour en Kabylie, réaliser un reportage photos et en faire des expositions partout : en Kabylie d’abord, en France et au Québec, ensuite. Kabyle.com : Vous êtes aussi reporter-photographe auprès de Kabyle.com, comment s’est faite votre relation avec ce site ? N. Lacasse : J’ai pris contact avec M. Stéphane Arrami et je lui ai proposé mes photos, il les a acceptées et c’est ainsi qu’a commencé ma collaboration avec Kabyle.com. J’aimerais beaucoup que Kabyle.com ait une page "Québec" et donne une reconnaissance officielle à ses rédacteurs et reporters afin de faciliter leur introduction dans la vie politique et sociale du Québec. Kabyle.com : Votre mot de la fin ? N. Lacasse : Je tiens d’abord à dire un grand merci à Kabyle.com pour l’ouverture qu’il a eu à mon égard en tant que québécois. Si je suis connu aujourd’hui, ce n’est pas seulement en raison des photos que j’ai faites de la communauté, mais c’est surtout grace à leur publication sur ce grand site Kabyle. C’est grace aussi à Kabyle.com que la classe politique peut connaître la Kabylie et les problèmes de sa communauté. Je remercie aussi M. Ferhat Mehenni pour m’avoir fait retrouver ma fibre patriotique. Je profite de cette opportunité qui m’est offerte pour saluer M. Gilles Duceppe, M. Bernard Bigras, M. Yves Beauregard du Bloc québécois, M. Daniel Turp, du Parti québécois et enfin, je remercie tous les Kabyles de Montréal pour m’avoir permis de vivre avec eux et de les connaître. Je salue particulièrement Tassadit de Tafsut pour la collaboration mutuelle. Interview réalisée par T. Ould-Hamouda, le 17 février 2004 Site de Normand Lacasse : http://www
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Entrevue avec Seghira Bouhaddi
14/02/2009 21:57
Seghira Bouhaddi, la voix d'or d’une Kabylo-Québecoise
Vendredi, 14 Mars 2008 16:13 Tassadit Ould Hamouda
La grande révélation de «Nuits d’Afrique» cette année n’est autre que Seghira Bouhaddi. Avec une voix superbe et une aisance sur scène digne des grandes stars, Seghira a conquis les cœurs des spectateurs, venus en masse encourager le groupe « Anzar » auprès duquel elle évolue.
Plus d’un a eu la chaire de poule en écoutant la jeune star interpréter Acewwiq de Slimane Azem « Algérie mon beau pays » avec une voix d’une rare beauté. Quelques nostalgiques n’ont pu retenir leurs larmes.
En effet, Seghira avec sa voix mélodieuse et envoûtante a réussi à nous transporter en plein cœur de la Kabylie. Nous avons pu oublier durant un laps de temps que nous étions à Montréal.
Bravo Seghira et Bravo au Groupe ANZAR.
INTERVIEW DE SEGHIRA BOUHADDI
T.O : Bonjour Seghira et Bienvenue.
Seghira : Azul merra fellawen
T.O : Vous avez été pour toute notre communauté, la grande révélation de ce Festival « Nuits d’Afrique », comment êtes-vous venue à la chanson ?
Seghira : J’ai commencé à chanter en chorale au sein de « Tafsut », j’ai participé avec ce groupe à plusieurs manifestations culturelles, telle que « Vues d’Afrique », etc.… Par la suite avec la naissance du groupe « Anzar », j’ai eu l’occasion de me découvrir en chantant en solo, ce qui a plu à beaucoup de gens de notre communauté. C’est ce qui m’a encouragé à continuer.
T.O : Vous évoluez actuellement auprès du groupe Anzar, que nous saluons au passage, pensez-vous continuer avec eux ou avez-vous d’autres projets, exemple chanter seule ?
Seghira : Dans l’immédiat, je ne pense pas entreprendre une carrière en solo, mais je continuerai à chanter pour la promotion et la sauvegarde de ma culture, toujours auprès du groupe « Anzar »
T.O : Vous avez une voix qui nous fait rappeler une grande star Kabyle : « NOUARA ». Êtes-vous heureuse de ressembler à cette grande Dame ?
Seghira : Bien sûr, je suis même honorée lorsque les gens me disent que ma voix ressemble à celle de Nouara, grande artiste que j’admire beaucoup
T.O : Le groupe Anzar a honoré la Kabylie lors du Festival « Nuits d’Afrique ». En tant que membre de ce groupe, comment avez-vous pris cela ?
Seghira : Le groupe Anzar a travaillé dur pendant deux ans, les résultats sont plus que satisfaisants vu les critiques récoltées lors de nos différentes prestations. Je suis fière de faire partie de cette formation.
Actuellement, nous préparons un album qui j’espère plaira beaucoup à nos fans.. J’ai été très heureuse de voir que notre communauté était nombreuse à venir nous encourager. Cela m’a fait chaud au cœur.
T.O : Pensez-vous perséverer dans la chanson et en devenir une grande artiste ?
Seghira :Pour l’instant, je me concentre surtout sur mes études. Pour la chanson, je laisse venir les choses.
T.O : Que pensez-vous de la chanson Kabyle, a t-elle évolué ou a t-elle régressé ces dernières années ?
Seghira : Il y a certains artistes qui ont apporté énormément à la chanson kabyle, tels que Idir, Takfarinas, Matoub, etc. ). Par contre, je suis vraiment déçue par certains qui aiment la facilité, je pense surtout à ceux qui ne font que des reprises.
Il faut tout de même avouer que nos artistes ont beaucoup de mérite vu les circonstances difficiles dans lesquelles ils évoluent que ce soit du point de vue politique, économique et sociale.
T.O : Vous vous occupez aussi d’un groupe de danses « Azetta - Au fil des rythmes berberes » qui a représenté la Kabylie à divers spectacles québécois, comment arrivez-vous à gérer votre temps en votre qualité d’étudiante ?
Seghira : En ce qui concerne « Azetta », nous faisons les répétitions 1 fois par semaine (Samedi). Je donne aussi des cours de danse berbère chaque Mardi de 20 h à 21h30 au Centre Afrique en Mouvement. Pour mes études, je suis mon horaire régulier au CEGEP.
T.O : Ces dernières années, on a vu naître à Montréal plusieurs groupes et formations culturelles, comment voyez-vous cela ?
Seghira : Je vois cela comme une richesse qui vient renforcer notre culture. Tous ces groupes travaillent fort et font de leur mieux pour représenter honorablement notre patrimoine berbère.
T.O :Vous chantez actuellement en Kabyle. Pour intéresser le public québécois, pensez-vous chanter un jour en français ?
Seghira : Pourquoi pas ? on ne sait jamais ce que le destin nous réserve.
T.O : Vous avez quitté la Kabylie à l’âge de 9 ans, avez-vous gardé quelques souvenirs ? Vous manque t-elle ?
Seghira : J’ai gardé plusieurs souvenirs, surtout l’image de mes grands-parents, de ma famille, de mon village, des paysages et ça me manque énormément.
T.O : Aimerez-vous un jour donner un spectacle à Bgayet ou à Tizi ?
Seghira : C’est vraiment un grand honneur pour moi que de chanter aux miens.
T.O : Seghira, votre mot de la fin ?
Seghira : Je remercie d’abord mon père et ma mère qui m’ont fait aimer ma culture. J’aimerai remercier aussi toutes les personnes qui ont cru et qui continuent à croire en notre travail. Grâce à elles, plusieurs portes ne cessent de s’ouvrir. Mes remerciements aussi à Kabyle.com et à tous ses rédacteurs pour leurs efforts afin de faire avancer notre culture.
T.O : Tanemirt a Seghira.
Texte et Interview réalisés par T. Ould-Hamouda.
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