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LA KABYLIE
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LA KABYLIE

VIP-Blog de t-ould-hamouda
archi_yves@yahoo.ca

  • 421 articles publiés
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  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 15/09/2008 03:13
    Modifié : 12/08/2013 15:11

    Fille (0 ans)
    Origine : Montréal
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    [ NOS HOMMES QUI ONT FAIT L'HISTOIRE ] [ MES ENTREVUES ] [ SPECTACLES ] [ TAFSUT MONTREAL ] [ TADDART-IW ] [ POÉSIE ] [ ACTUALITÉS DIVERSES KABYLIE ] [ FERHAT MÉHENNI ] [ AIT-MENGUELLET ] [ G.P.K - GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE KABYLIE ] [ ARTISTES KABYLES ] [ MA CULTURE ]

    TAMAZIGHT

    19/10/2008 18:45

    TAMAZIGHT


    TAMAZIGHT

    Ayaw ay-imazighen
    anadukal aken nella
    taalamt agr ifassen
    suzagzaw d-uwragh at'aalla
    Tamazight astid nawi
    ur nestagad ma neghli
    Tameslayt en baba ad jeddi
    serruh astidenhelli

    Khas mas hav'sanagh tikli
    tagrawla ennagh ast kemmal
    Khas mak sad naghd simenghi
    dalmuhal ada naf'chal
    avrid ennagh stilelli
    tamazight astid nawi
    amassa ad thaflali
    ad=yakkar y-ittij ennagh

    Khas m-avghane adaghav'dun
    tura dayene an fakassan
    khas m-avghane adaghem'hun
    ayaki urazmiran
    ad nekkar aken nella
    asenasakhrav thawsa
    alama nerrad ayla
    igh didja Massinissa

    T. OULD-HAMOUDA

    Merci à Bouhu pour cette traduction

    Allons Allons Hommes libres
    Unis autant que nous sommes
    L'etandart aux mains
    le jaune et le vers eleves
    Nous amenerons notre Tamazight
    Nous n'avons crainte de tomber (mourir)
    La langue de mes pere et grand pere
    Par l'ame nous la gagnerons


    Meme si je dois m'arreter
    Notre revolution continuera
    Meme si cela doit etre bataille
    Jamais nous renoncerons (perdre espoir ou se relacher)
    Meme si on nous arrete
    Notre chemin est liberte
    Nous aurons Tamazight
    Un jour proche elle resplendira
    Et se levera notre soleil

    Meme s'ils veulent nous enterrer
    Maintenant il est trop tard
    Meme s'ils veulent nous effacer
    Ils ne le peuvent plus
    Nous nous leverons autant que nous sommes
    Nous leur feront perdre raison
    Jusqu'a recouvrer notre bien
    Celui meme que nous a legue Masinisa

    T. OULD-HAMOUDA


    S tegmats aken ma tellamt, tellam
    Buhu

    Suturegh le@fu i Masa Ould Hemouda ma ghelTegh



    Mes années yé-yéCommentaire de labelleeve (03/03/2009 00:43) :

    Kikou! Superbe blog qui magnifie la Kabylie et met à l'honneur les Berbères et leur langue originelle. Mon ex-mari est d'Aourir, et j'ai 3 enfants. Il y a un blog sur Vip qui est dédié à ce village où mes enfants iront peut-être un jour "Aourir". Tu es loin de celui-ci? Je suis très heureuse qu'enfin la Kabylie soit reconnue et qu'il y ait autant de blogs Kabyles sur Vip. Je n'écoute qu'Idir, moi ... Je te souhaite longue vie sur Vip et la bienvenue parmi nous surtout. Bien le bonjour à tous. A plus.
    SignatureLabelleeveSophia

    http://labelleeve.vip-blog.com




    mon village

    10/10/2008 20:46

    mon village







    NOTRE SEUL OBJECTIF EST DE PROMOUVOIR ET DE SAUVEGARDER NOTRE CULTURE

    05/10/2008 16:33

    NOTRE SEUL OBJECTIF EST DE PROMOUVOIR ET DE SAUVEGARDER NOTRE CULTURE


    Notre seul objectif est de faire connaître et de préserver notre culture

    Entrevue avec T. Ould-Hamouda,
    Responsable de Tafsut - Canada

    TAFSUT est un groupe de Chants et de danses de Kabylie. Crée en 2001, pour la promotion et la sauvegarde de notre culture, TAFSUT n’arrête pas de nous étonner que ce soit par son sérieux que par ses participations à divers spectacles québécois et canadiens.
    Nous vous livrons ici, une entrevue réalisée avec sa Fondatrice-Coordonatrice

    Lamia Salhi Debbih : Quand et dans quelles circonstances TAFSUT a été créée ?
    Tassadit Ould-Hamouda : Tafsut a été créee et enregistrée officiellement en 2001. Le vide culturel, le manque de représentativité kabyle de l’époque, nous a interpellé à créer cette association.

    image
    Votre association participe à diverses représentations culturelles montréalaises et canadiennes. Quel est votre parcours et comment avez-vous réussi à être une structure très connue au Québec ?
    Ce qui nous a fait connaître à travers le Québec, c’est simplement notre sérieux et notre persévérance à continuer malgré les différentes embûches rencontrées sur notre chemin.

    Pour les danses, nous travaillons très fort. Nous faisons des pratiques au moins 2 fois par semaine. Nous accordons une importance primordiale aux chorégraphies que nous créeons nous-mêmes pour qu’il n y ait pas une redondance dans le style de danse.

    Nous délaissons un peu le côté folklorique, nous nous attachons surtout à faire revivre nos us et coutumes ancestraux avec des mises en scène bien étudiées, voir par exemple : les danses "Thala",
    "S Sendu", "Tiwizi", "la noce Kabyle", "La valse Kabyle", etc... et bien sûr, il nous arrive aussi d’apporter quelques touches inspirées d’autres pays à nos chorégraphies.

    En ce qui concerne la chorale, nous travaillons par étapes : Il nous arrive de préparer tout un répertoire de chansons genre "Urar lxalat". Lors d’un hommage à un artiste, nous reprenons quelques chansons de son répertoire (ex. Chérif Kheddam).

    En outre, nous improvisons avec l’ensemble de la troupe des chansons soit en solo, soit des choeurs pour accompagner certains artistes (Ex. "Bella Ciao de Ferhat).

    Enfin, pour la musique, nous apportons toute l’aide que nous pouvons pour lancer les artistes Kabyles nouvellement installés au Canada. Et à chaque fois que quelqu’un nous contacte, c’est avec joie que nous l’accueillons et lui offrons toute la visibilité nécessaire afin qu’il puisse se faire une place.

    Par curiosité, quel est le profil faut-il avoir pour faire partie de votre structure ?
    TAFSUT est ouverte à tous et toutes (ados et adultes). Actuellement nous comptons plusieurs filles du secondaire et du CEGEP. Nous avons aussi plusieurs femmes parmi nous.

    Concernant les jeunes enfants, nous avons pris un temps d’arrêt pour des raisons de disponibilité, mais nous reprendrons incessamment. Plusieurs parents nous ont contacté pour inscrire leurs enfants, nous leur demandons de patienter, le temps de bien nous préparer.

    Quels sont vos objectifs à venir, avez-vous des rêves que vous voulez réaliser ?
    Nous n’avons pas d’ambitions démesurées, notre seul objectif est de faire connaître et de préserver notre culture ancestrale et si possible de la transmettre à nos enfants afin qu’ils n’oublient jamais nos origines dont on est fiers.

    image
    Il y a de celà quelques mois, vous avez reçu un trophée de la diaspora Kabyle de Montréal, de quoi s’agit-il et sans doute, en avez tiré une grande fierté ?
    C’est tout à l’honneur de l’Association des At-yiraten du Canada d’avoir ouvert ce créneau, qui jusqu’ici était inexistant dans notre communauté du Canada. Je ne peux que les remercier encore pour cette distinction qui m’a beaucoup émue.

    Quels sont les spectacles canadiens auxquels TAFSUT a participé ?
    TAFSUT a participé à de grands spectacles, tels que : "Montréal en Lumière", "Noces du Monde", "Festival Montréalais de la danse", Festival Tumbuktu, "Vues d’Afrique", "La gigue en Fête" de la Beauce, etc... Je ne peux tous les citer...
    TAFSUT, célèbre à chaque année, tous les évènements reliés à notre culture. Elle est organisatrice, depuis 6 ans consécutifs, de la Fête Nationale du Québec.

    Les costumes que les membres de votre groupe portent sur scène ont été fortement remarqués lors du dernier spectacle. D’où vous proviennent-ils ?
    Pour les danses traditionnelles, nous utilisons les costumes kabyles de la région des Ouadhias que nous trouvons très beaux et représentatifs de la Kabylie. Pour les danses avec chorégraphies modernes, nous utilisons des tenues propres à TAFSUT que je confectionne moi-même.

    image
    Il y a certainement des gens qui aimeraient se joindre à votre groupe ou inscrire leurs enfants, le cas échéant, comment peuvent-il vous contacter ?
    Ils peuvent tout simplement nous écrire à l’adresse courriel suivante : tafsut_montreal@yahoo.ca ou se présenter au Centre Afrika (Lieu de nos pratiques) qui est situé au 1644, rue St-Hubert, Métro Berri-Uqam.

    Tafsut fêtera bientôt Yennayer... ?
    Oui, TAFSUT célèbre Yennayer Dimanche 07 janvier à partir de 14h30. J’aimerai souhaiter une "Bonne et Heureuse année" et "Yennayer Ameggaz" à tous.

    J’en profite de cette occasion pour remercier toutes les personnes qui nous aident et nous apportent à chaque fois leur soutien.

    Une pensée particulière à Rosa, membre de Tafsut, actuellement en Kabylie à Bgayet et qui vient de convoler en justes noces - Beaucoup de bonheur et de joie.

    Mes remerciements aux membres de Tafsut ( Lydia, Sonia, Melissa, Fella, Ludmilla, Lynda, Lamia, Elvire, Oumlkhir, Nora, Imane et Mira ainsi qu’à leurs parents) qui s’investissent énormément. Remerciements à ma famille qui m’a aidé à prendre conscience, très jeune, de l’importance de ma culture.

    Merci beaucoup Tassadit.

    Entrevue réalisée par Lamia Salhi Debbah de Radio-Centre-Ville
    le 25 décembre 2006

     






    ENTREVUE AVEC ALI KHADAOUI, AMAZIGH MAROCAIN

    05/10/2008 07:02

    ENTREVUE AVEC ALI KHADAOUI, AMAZIGH MAROCAIN


    Ali Khadaoui est né en 1953 à Ajdir (Moyen-Atlas - Maroc). Poète, Chercheur, Militant Amazigh, membre de plusieurs associations et surtout membre Fondateur d' "Option Amazighe", Ambassadeur des Poètes de Tamazgha auprès de "Poètes du Monde", membre de la commission préparatoire de l'Association des Écrivains Autochtones.
    Nous avons eu le privilège de rencontrer ce grand homme si modeste à Montréal et nous avons profité de l'occasion pour lui poser quelques questions.

    T.Ould-Hamouda : Azul  Ali, Bienvenue à Montréal et à Kabyle.com.  

    Ali Khadaoui :         Tanemirt, ma soeur Tassadit et merci à Kabyle.com qui est un site que j'aime beaucoup et que je trouve objectif et sérieux.

     T.Ould-Hamouda :  Vous venez de participer au CILAF de Wendake (Carrefour international de littérature Autochtone Francophone), comment se sont faits les contacts qui ont abouti à votre participation, alors que l'on sait que vous résidez au Maroc ?

     Ali Khadaoui       : En fait, j'ai reçu 2 invitations, la première de l'Université de Laval en tant que Chercheur dans le domaine amazigh et donc à ce titre, je suis intervenu sur un sujet très actuel, à savoir le passage de la littérature amazigh de l'oralité à l'écriture. J'ai exposé le cas de la Poésie amazigh au Maroc. La 2ème invitation m'a été envoyée par la Nation Huronne-Wendat en tant que Poète amazigh et francophone.

     

    T.Ould-Hamouda : On peut vous appeler "Grand Homme de Culture" : vous êtes d'abord un grand militant Amazigh, vous êtes Poète et Écrivain et vous êtes aussi Artiste Peintre, pouvez-vous nous en parler ?

     Ali Khadaoui : Quand on est Amazigh et "Amazigh du Moyen-Atlas" en plus (Le Moyen-Atlas  c'est un peu La Kabylie du Maroc), on ne peut échapper à la grâce de la Poésie, à ce sujet, une remarque s'impose : Le Moyen Atlas est une région qui a sauvegardé les formes les plus traditionnelles des Arts Amazighs, Ex. : Tamawayt, Ahidous et Tamedyazt

     Dès ma tendre enfance, j'ai appris des centaines de poèmes chantés lors des différentes manifestations (mariages, circoncision, festivals....). Dommage qu'on ne chante plus nos morts car les Imazighènes chantaient leurs morts dans des "Ahidous" consacrés à partager la douleur.

    Aujourd'hui encore au Moyen-Atlas, "Imedyazen traditionnels" comme "Si-Mohand (Kabylie) se comptent par dizaine et un Festival de Poésie Traditionnelle se tient annuellement à El-Anoçar près de SEFROU.  Depuis 2 ans, j'ai l'honneur de présider le Jury de ce festival.

     Je me considère à la fois comme Poète traditionnel (je produis et je chante la poésie traditionnelle) et Poète-Écrivain.

    En tant qu'écrivain, j'ai été publié depuis les années 1980 dans la presse, revues, livres et internet.  Je suis co-auteur du recueil de poèmes "Mots de Neige, de Sable et d'Océan" qui regroupe une trentaine de poètes Autochtones de  différents continents et pays  et qui a été lancé à Wendake le 10 septembre 2008. 

    Ma poésie est un acte militant comme la chanson engagée car pour moi le combat pour l'amazighité a commencé très  tôt, le jour où je suis rentré à l'école et où je n'ai trouvé que les langues Française et Arabe.

     À mes interrogations d'enfant à l'époque, c'est dans la poésie que j'ai trouvé mes réponses et depuis, je suis devenu un militant infatigable sur tous les fronts associatifs, scientifiques et bien sur politiques car le problème de l'amazighité embrasse tous ces  champs à la fois.. Il faut dire que ce n'est pas facile d'être tout ça à la fois mais on y gagne une vue globale de la question au détriment peut-être de l'efficacité d'une spécialisation.  Mais c'est le destin des Imazighènes conscients de leurs droits historiques, de la beauté de leur civilisation Ex. : Quand les arabes enterraient leurs filles vivantes par peur de la honte, nous on avait des reines et c'est l'une d'entre elles "Dyhia" qui les a battu la dernière fois quand ils sont rentrés chez nous.

     De plus la civilisation amazighe est l'une des rares dont "Azref" **(Le droit amazigh) interdisait les châtiments corporels, la prison et la peine de mort. C'est dire à quel point cette civilisation est terriblement moderne et c'est pour ces valeurs que le mouvement amazigh combat et je salue ici tous ses militants et rend un vibrant hommage à ses martyrs.

     

     

     

    T.Ould-Hamouda : Comment êtes-vous venu à la recherche dans le domaine de l’Anthropologie Amazigh ?      

                  

    Ali Khadaoui : Je crois que c’est toujours lié à ma quête identitaire, j’ai dit plus haut qu’à l’école, je n’avais pas trouvé ma langue maternelle Amazigh et cela m’a toujours intrigué car je chantais toujours dans cette langue chaque fois que j’étais heureux ou que le spleen me prenait à la gorge. Plus tard, j’ai choisi le français parce que quelque part il ouvrait une fenêtre sur moi-même. Effectivement, c’est cette langue qui m’a permis de découvrir une partie de l’histoire de la langue et de la culture de mon peuple exclues par les pouvoirs en place. Les recherches effectuées dans le cadre colonial n’avaient pas toujours de desseins scientifiques, mais certaines d’entre elles ont été décisives pour la redécouverte de notre identité amazigh ensevelie par 14 siècles de mensonges arabo-islamistes.

    À partir de là, le goût de la recherche est né en moi et m’a conduit à faire un premier DEA en ethnologie sur un rite animiste au Moyen-Atlas « Taânassert », c’est un rite agro-pastoral à travers lequel on peut atteindre la pensée et la philosophie amazighs, une pensée qu’on pourrait qualifier d’écologiste déjà car elle considère que « Dieu » se manifeste à travers tout ce qui se trouve sur la terre et au-delà : Même les pierres étaient considérées comme vivantes et il faillait les respecter, ce que résume le proverbe suivant « Adday teqqimt ghef iselli, tras smaht aday tedart » ( Si tu t’assoies sur une pierre, demande-lui pardon en te levant ».

    Ainsi, même les arbres et les animaux étaient respectés et la chasse et la coupe d’arbres étaient réglementées de manière rigoureuse.

     

    Les religions monothéistes constituent à mon sens une régression par rapport à cette religion qui situait l’homme en tant qu’être vivant dans l’éco-systhème au lieu d’en faire le « Maître ravageur incontesté » travaillant à sa propre destruction et on appelle ça : Intelligence. Ce type d’homme a crée à son image le « Dieu » de l’enfer et du paradis dans une dialectique diabolique qui conduit directement à l’intégrisme car c’est soit « bien », soit « mal », soit « noir», soit « blanc » et rien entre les deux sauf le meurtre.

     

    T.Ould-Hamouda : Que pensez-vous du Congrès Mondial Amazigh et comment voyez-vous les problèmes rencontrés actuellement par cette organisation

     

    Ali Khadaoui : En tant qu’ancien membre du Conseil Fédéral du Congrès Mondial Amazigh (Lyon 1998) et en tant que congressiste de la dernière rencontre de « Nador », je peux dire que je connais très bien cette organisation pan amazigh et je peux dire aussi que ces dernières années, elle a fait progresser visiblement la cause amazigh sur la scène internationale et dans les états de Tamazgha et du Sahel.

     

    Les rapports qui ont été envoyés aux différentes instances internationales, les différentes rencontres organisées ça et là, les différentes commissions des Nations Unies qui ont visité certains pays ont été saisies dans une démarche à la fois objective et ferme. Au Maroc, je suis témoin oculaire d’un travail sérieux et continuel dans ce sens.

    Quant à la question du lieu, on peut la résumer ainsi : Lors du dernier congrès (Nador), il a été décidé que le prochain se tiendrait à Tizi-Ouzou.

     

    Les démarches nécessaires ont été effectuées auprès des autorités de la Wilaya de cette région. Une année après, ces démarches n’ont pas abouti.

    Il fallait absolument trouver un autre lieu et des structures associatives qui permettent de réunir les meilleures conditions pour une telle rencontre. Les dirigeants, de manière démocratique, ont porté leur dernier choix sur Meknès en tant que ville du Centre mais aussi sur l’Association « Assid » dont les dirigeants sont connus pour leur sérieux et leur sagesse.

     

    En réalité, ce qu’on reproche au Président actuel, en l’occurrence M. Belkacem Lounès, c’est d’avoir osé décrire dans ses rapports aux différentes instances des Nations Unies et des Droits de l’Homme, la réalité flagrante des Imazighènes du Maroc.

     

    À commencer par le dernier rapport remis à la commission des Droits de l’Homme, la venue de la Commission des droits des Peuples Autochtones à « Awrirt » au Moyen-Atlas avec à sa tête, la Présidente de cette commission, en personne.

     

    Cette attitude courageuse du Congrès Mondial Amazigh a certainement déplu en hauts lieux, marocain et algérien et par conséquent, le Président actuel, pourtant élu à l’unanimité au Congrès de Nador, est la cible à abattre par personnes interposées.

     

    On reproche également au Président actuel, d’avoir effectué 2 visites en Lybie, oubliant qu’il s’agit d’un pays amazigh mais où l’amazighité est interdite par Kadhafi. Le Congrès Mondial Amazigh a mis cette situation de nos frères libyens sur la scène internationale et c’est tout à son honneur et non le contraire.

     

    T.Ould-Hamouda : Vous avez été membre de l’IRCAM (Institut Royal de la Culture Amazigh) et vous avez démissionné, pourquoi ?

     

    Ali Khadaoui : Tout d’abord, j’avais 2 casquettes à l’IRCAM : j’étais à la fois membre du Conseil d’Administration et Chercheur détaché au Centre d’Anthropologie de cet Institut.

     

    Au début, nous avions cru en un certain discours de l’état, qui affirmait vouloir revaloriser l’amazighité, l’intégrer dans toutes les institutions du pays. Nous avons travaillé d’arrache-pied en militants afin de mettre en place les conditions d’une intégration progressive de l’amazighité et de ses droits dans la société. Malheureusement, après 3 années et demi d’un travail passionné, nous nous sommes rendus compte que le pouvoir n’avait pas la volonté politique de tenir ses promesses.

     

    Après avoir épuisé tous les recours susceptibles d’apporter une amélioration à la pratique de l’IRCAM, nous avons décidé 6 membres du CA et moi-même de mettre un terme à cette mascarade politique qui ne visait en fait qu’à désorganiser le mouvement amazigh au Maroc.

     

    Notre démission visait 3 objectifs :

     

    1/ - Faire connaître la réalité des décisions qui ont été prises pour l’enseignement, l’audio-visuel, la justice, l’administration et qui n. avaient aucun impact sur la réalité quotidienne de l’amazighité.

     

    2/ - Dénoncer cette stratégie du pouvoir à vouloir cantonner l’amazighité dans son seul aspect culturel et scientifique.

     

    3/ - Contribuer à la réorganisation du Mouvement Amazigh, dans ce sens, les 7 démissionnaires ont crée avec d’autres militants une structure qui a élaboré une plate-forme intitulée « Option Amazigh ».

     

    T.Ould-Hamouda : Monsieur Khedaoui, Merci pour cette longue entrevue.

     

    Ali Khadaoui : C’est moi qui vous remercie pour vos questions bien choisies et qui m’ont inspiré. Je remercie également Kabyle.com pour les efforts déployés en faveur de notre héritage sacré, de notre combat pour le sauvegarder et le développer.

     

    T.Ould-Hamouda : Votre mot de la fin M. Khadaoui ?

     

    Ali Khadaoui : Le mot de la fin : C’est un proverbe amazigh que je lance à tous les militants amazighs : « Bdu assif ed iqqar » (Divise le fleuve, il s’assèche ».

    Entrevue réalisée le 2 octobre 2008 par T.Ould-Hamouda

     

                            TAMAWAYTE (Ali Khadoui)


    Quand la mélodie se lève vers le ciel
    dans le vide qui se meut insouciant tranquille
    l'histoire se fait toute petite toute conne
    la mélodie est simplement un hymne à l'amour

    Depuis toujours l'histoire se répète
    l'amour se bat pour la vie
    et la connerie pour la mort

    L'aigle sourit et continue son élan
    d'un simple coup d'aile

    Le palmier est témoin que le désert est vie

    Tamawayt , longue mélodie des montagnes
    lancée par une femme amazighe
    déchire la vie
    l'espace et le temps
    arrive jusqu'à Dieu qui
    ne pouvant pas se dérober
    accorde sa bénédiction à l'amour
    n'en déplaise aux marchands de la mort

    Voici ce que dit la mélodie :
    « Aghak tawnza g errhen ad ur kinn itfar umarg
    Akk enghin egg ubrid ur tessint »
    Traduction

    'Prends cette mèche de mes cheveux
    afin que l'amour ne te poursuive
    et te tue sur ces chemins inconnus'

    Amarg amarg a y amarg a y amarg
    Ul inw ul inw a y ul inw ak iran

    Tamawayt
    cri de l'amour à la face de la mort
    cri de bonheur au milieu de la détresse

    Orphée
    amarg
    ahidus
    et le temps
    le temps que seule
    la musique
    peut abolir

    Illusion de l'éphémère
    demeurent seuls des instants
    éternels

    L'aigle sourit au trait bleu
    La mélodie se lève vers le ciel
    La fleur blanche s'épanouit

    L'amour s'en va vers les vagues
    où le poète tout tremblant
    admire la clé
    des premiers temps...

    Pour voir quelques poèmes de Ali Khadaoui

     emmila.canalblog.com/archives/poesie_d_orient___ali_khadaoui/index.html

     TABLEAU_ALI_KHADAOUI

    Peinture de Ali Khadaoui

     

     






    EXPOSITION KABYLE À LA JOURNÉE AFRICAINE

    05/10/2008 05:09

    EXPOSITION KABYLE À LA JOURNÉE AFRICAINE


    Lors de la Journée Africaine, TAFSUT a tenu à présenter une exposition digne de la Kabylie.

    En effet, des robes de toutes les régions Kabyles, de la poterie, des tapis d'Ait-Hichem, des objets décoratifs représentant  la vie en Kabylie étaient présentés.

    Le groupe Danse de Tafsut a fait une présentation de 4 danses sublimes.

    Tanemirt à tous les Kabyles venus en masse nous applaudir.

     

     






    calendrier

    04/10/2008 17:00



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    calendrier

    04/10/2008 16:47



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    LE THASSAFTH RESTAURANT

    02/10/2008 04:09

    LE THASSAFTH RESTAURANT


    13 août 2008

    LE THASSAFTH RESTAURANT, pour séjourner et découvrir Tassaft & sa région

    2100610141.jpg LE THASSAFTH RESTAURANT
    Tél: 213 20 66 97 21
    Fax: 213 26 29 61 56
    Email: lethassafthrestaurant@live.fr

    Le Thassafth Restaurant » est un restaurant touristique de montagne situé en Kabylie (Algérie) dans le massif du Djurdjura. Il a ouvert ses portes en juin 2007 et tire son nom du village de Tassaft où il est situé et qui signifie "Chêne". Il est situé au pied du Djurdjura, dans la commune d'Iboudrarene, à 45 mn de Tizi-Ouzou.

    Niché dans un cadre enchanteur fait de verdure et de calme, dans une région où chaque saison a son charme, « le Thassafth Restaurant » dont l'architecture s'intègre dans une parfaite harmonie au paysage, vous accueillera dans un cadre familial fait de convivialité où le client se sent chez lui.

    Il est composé d'une salle principale de 34 couverts et d'une terrasse de 90 couverts qui donne sur le merveilleux parc national du Djurdjura.

    Conçu dans un esprit de maison d'hôtes, il peut proposer aussi trois chambres d'une capacité totale de 15 lits conçus pour des groupes, familles, etc.

    Des randonnées vous seront proposées pour vous faire découvrir les innombrables richesses de la région, ses sources thermales:Thala-meloulene à Ait Daoud ("Fontaine blanche"), ou sacrée:Thamdhoucht-Ellaz ("Source de la faim").

    On vous fera découvrir aussi l'art et la culture kabyles à travers les fêtes culturelles et artisanales: fête du bijou d'Ath-Yanni (Béni-Yenni) , fête du tapis d'Ath-Hichem, les villages où les vestiges d'une architecture kabyle sont encore visibles comme au village d'Ath Elkadi.

    Vous apprécierez aussi la cuisine kabyle et l’hospitalité sans limites offerte par les gérants.

    Le restaurant vient de feter, le 20 juin dernier, son premier anniversaire.



    IMPRESSIONS DE CERTAINES PERSONNALITES CONNUES:

    BENMOHAMED, Poète kabyle.
    "Quel plaisir de se retrouver dans ce cadre de rêve, face à cet éternel Djurdjura qui se dresse là pour nous rappeler nos valeurs, notre poésie. Merci Mouloud, merci Ouiza."

    Lounis AIT MENGUELLET, Poête & chanteur kabyle.
    "Merci au "THASSAFTH" de rehausser par son existence la beauté proverbiale de notre région. Si la montagne qui nous entoure avait l'inspiration d'accoucher d'un poème, il s'appellerait "LE THASSAFTH". Merci à Mouloud et Ouiza."

    Ali SAYAD-Antropologue, le 24.04.2008.
    "LE THASSAFTH, c'est le dernier retranchement pour se nourrir du gland à cupule préféré au couscous blanc de la vallée. C’est ce qui fait l'honneur kabyle. En réalité, il n'y a plus de gland et la cuisine du "Thassafth" est très bonne, les légumes et la viande sont frais et sont offerts dans un cadre magnifique qui pousse à revenir. On y vient une fois et on revient toujours. L'accueil des OULD-HAMOUDA est fait de simplicité et de chaleur humaine. Ils ont le savoir et le savoir-faire. Ce qui donne un savoir être où on se renouvelle dans une amitié chaque jour plus riche. Le coeur va là où il y'a du coeur."

    Ali SAYAD-Antropologue, le 20.06.2008.
    "Depuis son inauguration à son premier anniversaire, "Au Thassafth", je vais et je viens, parce qu'on y est bien et bien reçu par ce sympathique couple OULD-HAMOUDA. Bien reçu par leur accueil, leur cuisine, le cadre magnifique, le sens de l'hospitalité, leur poésie. "Le Thassafth" est un chant qui vient du coeur et va au coeur.


    FLORA, Cantatrice en chants rituels berbères.
    ourdi2000@yahoo.fr
    Blog : www.fatmafloramouheb.musicblog.fr

    "C'est avec une grande surprise que je découvre l'existence de ces lieux. Je ne savais pas que pareil endroit pouvait exister. Merci pour votre générosité, merci d'avoir su allier passé, présent et futur pour encenser votre culture. "Nous ne sommes pas simplement témoins du passé mais aussi des générations à venir" (Taos Amrouche). Bien à vous, fraternellement, bonne continuation."

     

    22:39 Publié dans Séjours | Lien permanent | Commentaires






    UN ENFANT DE TASSAFT: Said OUAHIOUNE

    02/10/2008 04:03

    UN ENFANT DE TASSAFT: Said OUAHIOUNE


    UN ENFANT DE TASSAFT: Said OUAHIOUNE

    "Saïd OUAHIOUNE, pour tes quarante jours je n’y étais pas, mais je sais que tu as ressuscité".

    "Toi, tu auras des étoiles
    comme personne n’en a...
    Quand tu regarderas le ciel, la nuit,
    puisque j’habiterai dans l’une d’elles,
    puisque je rirai dans l’une d’elles,
    alors ce sera pour toi
    comme si riaient toutes les étoiles...
    Tu auras envie de rire avec moi."


    A. de SAINT-EXUPERY, « Le Petit Prince ».


    Ça fait plus de quarante jours que tu es parti. Tu t’en es allé lundi 1er mars à 18 heures 30. Trois quarts d’heure avant, tu me téléphonais au bureau depuis ton portable, tu me disais : « Ali, je ne me sens pas bien. Peux-tu venir ? » Le temps d’éteindre mon ordinateur et de monter à Longwy Haut où je venais d’emménager. J’errais à travers les pièces, vides de toi, pour te trouver. Je t’appelais en vain. Seule ma voix me répondait en écho. Je vais chez Mastan, mon fils, croyant que tu t’y es rendu. Hélas ! tu n’y étais pas. Je retournais chez moi pour t’attendre. En chemin, sur le trottoir longeant l’avenue André Malraux, côté parc, à hauteur du Centre des impôts, des curieux essayaient de savoir l’identité de la personne allongée devant l’ambulance du Samu. Ma gorge sèche pressentait déjà le malheur. Je garais ma vieille Opel plus bas pour ne pas gêner la circulation. Un officier de police, une jeune femme, venait à ma rencontre pour me dire :

    « - Ce n’est pas un spectacle, monsieur, circulez !
    « - C’est peut-être mon ami. Il m’a téléphoné il y a un peu plus d’un quart d’heure pour me dire qu’il se sentait mal, lui répondis-je.
    « - Il s’appelle comment votre ami ?
    « - Ouahioune. Saïd Ouahioune.
    « - C’est lui. Pouvez-vous le reconnaître de loin pour ne pas gêner les réanimateurs ? »
    Je m’approchais, je reconnaissais Saïd, mais pour mieux m’approcher, je répondis :
    « - D’ici, je ne saurai le reconnaître. »


    J’avançais à hauteur du véhicule des pompiers qui, avec le médecin du SAMU, tentaient en vain de te ramener à la vie : on a exploré toutes les techniques de réanimation. Dernière tentative, le simulateur cardiaque. Une décharge électrique. Un sursaut. Comme pour me faire, une dernière fois, tes adieux. Puis, plus rien tu t’es raidi à jamais. On m’a laissé t’approcher, te toucher, te fermer les yeux et la bouche. On t’a recouvert d’un drap, on t’a chargé dans le fourgon. Je ne te revoyais que le surlendemain au moment de ta toilette.

    Depuis le 22 février, en visite chez moi, nous avons vécu ensemble, intensément. On ne se quittait que pour aller dormir. Ce lundi, tu ne te plaignais de rien. A midi, nous avions déjeuné ensemble, quiche lorraine, rosbif avec des légumes, une tarte. Le tout sobrement arrosé d’une bouteille de bordeaux rouge. Puis, à Auchan, nous avons déambulé entre les rayons jusqu’à trois heures pour trouver un cordon pour le téléviseur. Pendant que nous flânions, tu faisais le tour de nos amis. Madjid Bali avec qui tu animais des émissions radiophoniques sur la chaîne II. Un jour, vous aviez même joué une farce au poète Mohammed Ben Hanafi et pour finir vous l’enleviez pour un restaurant à Blida. Tu passais en revue nos conférences de presse clandestines en 1969 lors du Festival Panafricain, quand le Pouvoir d’alors frappait d’interdit la culture amazighe et refusait la présence de Taos Amrouche dans ce symposium. Pourtant, on lui avait donné un billet de voyage pour y participer. De connivence avec Saïd Sadi et les étudiants bérbérisants, nous lui organisions un mini festival à la Cité universitaire de Ben Aknoun, loin du Pouvoir et de ses courtisans.

    Elle était belle notre Taos. Malgré sa petite taille, ce petit bout de femme occupait toute la scène. Elle avait beaucoup de présence Taos ennegh. Sa voix inégalable, montait jusqu’à l’ut dièse et descendait jusqu’au fa. Chérif Kheddam, dans une improvisation, était le seul à pouvoir donner la réplique en faisant vibrer le bendir, seul instrument capable de révéler les temps et les soupirs, donner un effet de souffle à la voix explosive de Taos qui déchirait le silence d’une salle en recueillement. L’amphi débordait de monde. Ce jour-là, tout le monde avait déserté le festival pour Ben-Ak... Ils étaient tous là Mouloud Mammeri, Youcef Nacib, Mahfoud Keddache, Laceb, Lahlou, Saâdi Fernane, Ben Mohamed, Arezki Si Mohammed, Saïd et Hand Sadi, Saïd Khellil, Madjid Bali, Youcef Sadeg, Amar Zentar, Mustapha Benkhemou... et d’autres... et d’autres... que ma mémoire ne peut retenir et cet espace ne peut contenir. Les ovations, longuement entretenues, étaient notre récompense pour remercier Taos du don qu’elle nous faisait.

    Nos week-end à Tala Guilef, Tigjda, Assouel, le lac de Goulmim, Tamgout, Tipaza, l’Akfadou, Tichi, Arris ou la pentapole mozabite. Nous remplissions deux à trois cars pour nos excursions. Dans ces errances, nous poursuivions les cours de berbères que nous dispensait Dda Lmouloud, aussi des nôtres dans ces sorties. Ben Hanafi récitait ses poèmes, Mhenni chantait son succès « Jeğiga tajeğğigt g-gires » ou nous narrait « Ddunit », une épopée lyrique. Tu te rappelles nos tournées théâtrales aux Ouadhias et aux Aït-Yenni avec les jeunes scouts touaregs, les récitals avec Chérif Kheddam, Idir dans ses débuts, Meziane Rachid, Nouara, Aït-Menguellat, Ben Mohamed... Tu as compris que la culture se nourrit de culture. Madjid Bali était, dans ces moments, la mémoire visuelle avec son appareil photo. Quand en décembre passé à Alger, bien plus de trente ans après, il nous montrait ses clichés souvenirs, tu te rappelais les instants et les lieux que tu faisais habiter de personnages et d’anecdotes rattachées à chacun.

    Dans la contrée kabyle, un village s’est érigé autour d’un chêne au sommet d’une colline, d’où son nom Tassaft Ugemmoun. C’est là que tu naquis, Saïd Ouahioune, un 26 novembre 1946. Après l’olivier et le figuier, c’est sous le chêne qu’on se réfugie dans les moments ultimes, le dernier bastion autour duquel on se défend contre l’adversité. Il est nourricier, il donne des bellut, les glands doux. Symbole de l’honneur, un poète: « bu ivghane al herma ad tagwar, ad yali s adrar, ad yečč abellud » le chanta : « W’ ibγan lh tcaccit ». Qui revendique une dignité tenace, se retire en montagne, se nourrisse de glands à cupule. Tu n’aimes pas la facilité que procure la plaine. Bâti comme un chêne, tu ne te plaignais jamais, aucun mal ne t’atteignait, pas la moindre migraine. C’est du moins notre impression, car la nature aime à se cacher. Tu regardes naïvement en toi et autour de toi, tu vois le monde comme si tu le voyais pour la première fois. C’est là, peut être, que réside ta force. Contre vents et tempêtes, tu parais insensible, impassible, stoïque. Tous nos amis ont changé, muté, se sont métamorphosés. Toi tu restes inflexible, permanent, force tranquille qui réconforte.

    Géologue au courant des secrets de la terre, tu sais le langage des pierres, mettre en évidence les plus précieuses. Tu agis de même avec les humains, et tu sais dégager de la foule l’insolite, la perle rare. Tu as l’art de faire rencontrer les hommes porteurs d’idéaux, de concilier les complémentarités, les intelligences. N’est-ce pas toi qui as présenté à Saïd Sadi les Madjid Yousfi, Mustapha et Ahmed Bacha, Nordine Aït-Hamouda ainsi que d’autres bonnes recrues du RCD. Quand Sadi t’appela pour t’occuper de l’administration de son parti, tu n’as pas fui, mais discret, tu es resté l’homme des coulisses. Très au courant des arcanes de la politique, tu restes le plus écouté, l’homme sage. Sans verser dans les cachotteries, tu sais délier les nœuds, tu sais ce que parler veut dire. Ce n’est pas sans raison qu’on t’appelle « ami Saïd ou dda Saïd ». Tu demeures le partisan fidèle, sans l’esprit partisan où l’on vient avec des idées préconçues, tu restes pragmatique, pratique, concret et fonctionnel. Aux titres et aux honneurs du devant de la scène − tu n’as pas le tempérament du carriériste −, tu leur préfères le militant de base. Tu aurais pu devenir député RCD, avoir une bonne retraite, tu le méritais pourtant bien. Militant dans l’ombre ne signifie pas effacé, car tu n’es pas quelconque. Chaque jour tu défiais la mort pour sauver la vie des autres. Tu donnais le sens à la vie où l’on apprend à mourir sans crainte. Remède à toute pensée mortifère, tu étais le chêne enraciné, inébranlable jusqu’à ce premier du mois de mars.

    Yamina, ta mère, trouvera en moi l’ami de toujours de son fils ; Ouerdia, ton épouse, l’ami fidèle et respectueux de son mari ; Madjid, Salim, Ahcène et Djouhra, tes enfants, l’ami attentif et constant de leur père ; Chabane, Farid, Ouali, Hamid et Djamal, tes frères, l’ami dévoué de leur aîné.

    Sur la terre, une étincelle s’est éteinte à jamais. Dans le firmament une étoile s’est allumée pour l’éternité. Eveille encore, Saïd mon ami, nos facultés créatrices et inspire nos actes.

    « Ad ruḥeγ ad kem ğğeγ a yemma
    Je dois te quitter mère
    Γas berra ijeddeb waḍu
    Même si dehors le vent hurle
    Ad ruḥeγ ad kwen ğğeγ a yatma
    Je dois vous quitter frères
    Ad rzeγ lhib’ i wsalu
    Même si dehors la neige est épaisse
    Ad ruḥeγ ad-kem ğğeγ a tala
    Je dois te quitter fontaine
    Ma neswa kra ad-d inulfu.

    Je te lègue ma vertu à ruisseler».


    Amar MEZDAD

    Ali SAYAD, Anthropologue, Longwy (France). Jeudi 15 Avril 2004.






    Images de TASSAFT

    02/10/2008 03:58

    Images de TASSAFT


    Tassaft, mon village

  • Tassaft, mon village
  • Images de TASSAFT, un article de Farid AMMOUR.

    COULEURS LOCALES, IMAGES DE TASSAFT, un article d'un enfant de Tassaft.
    Journal: "LE PAYS" n°12 du 20 au 26 juillet 1991.

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    Si l'on survole la Kabylie caméra au poing, et en prenant des vues en plongée, les images reçues devraient être aussi belles que tourmentées. La Kabylie c'est une suite presque ininterrompue de creux et de pics, de chemins qui montent et qui descendent, de proéminences et d'anfractuosités. C'est un peu l'épiderme vu en gros plan d'un gigantesque dinosaure.

    Si le vol se fait de Tizi-Ouzou, vers le Sud, en passant par Takhoukht et Beni-Yeni et en se dirigeant sur le col de Tizi-N'kouilal, on verrait, si l'avion perdait de l'altitude, trois chapelets de villages en forme de colonnes vertébrales : à gauche le "chapelet" des Yatafen, à droite celui des Ait Ouacifs et au centre, Iboudraren.

    Si la caméra se concentre sur le "chapelet" du centre et si elle cherche quelque part entre les épines (dorsales dirions-nous) formées par Ait Ali Ouharzoune et Ait Eurvah, elle verrait une autre épine : c'est Tassaft-Ouguemoun.

    En rapprochant le plan doucement, comme cela se fait dans certains films, on se rendrait compte que cette "épine" est un agglutinement de maisons plutôt "out" que "in", cachet propre à la plupart des villages kabyles des temps présents. Maintenant si le film est tourné un vendredi, à la veille de l'Aid, et si la caméra fouillait les ruelles sombres du village, elle serait attirée par une modeste "place" enguirlandée… et là, la fiction rejoindrait la réalité puisque ….

    Vers 21h 30mn du 21 juin dernier, Tajemaât N'Tassaft est inhabituellement animée, toute la journée, le bruit a couru "qu'il y aura spectacle ce soir". C'est ainsi que dès la nuit tombante, les gens commencent à affluer, les hommes s'asseyant sur les bancs de pierre, ou s'adossant aux murs, les femmes accroupies en demi-cercle devant l'estrade de fortune confectionnée pour la circonstance. Entre les deux, les enfants vont et viennent avec plus ou moins de chahut.

    La température est tiède comme peut être un début de soirée d'été. Les cigales se sont tues, mais des "éphémères" tournoient autour des lampes incandescentes. Tout le monde attend le spectacle promis par l'association culturelle "Amar ATH HAMOUDA", association créée en mars 1989 et qui a déjà à son actif plusieurs "shows" culturels dont une bonne exposition sur la révolution jumelée avec une "culturelle", le 29 mars dernier à l'occasion de l'anniversaire de la mort d'AMIROUCHE.

    Cela commence par une "musique d'entrée" improvisée par des jeunes de l'association. Ensuite il y eut la troupe folklorique "Tizemarine" qui est aux gens de Tassaft ce qu'est la madeleine" à Marcel Proust, puisque autant que je m'en souvienne, "Tizemarine" (sorte de hautbois maison, fait avec 2 bouts de roseaux troués) ont toujours été de la fête à Tassaft même si l'on a la chance de disposer de deux chanteurs "attirés", ce qui est le cas présentement. Les dernières notes de ce "récital" se perdent dans les informations d'un poème émouvant : "yemma" écrit et lu par Mr BEDAD Boudjemaa, poème qui a titillé les glandes lacrymales de bon nombre de femmes présentes.

    Vient le tour de la chorale composée de fillettes superbement habillées à la traditionnelle et de garçonnets qui exécutent quelques chants légers mais non démunis de charme.

    La troupe théâtrale "AGRAW IMAZIGHEN", issue de l'association, profite de l'occasion pour livrer son dernier produit : il s'agit de "FIYITA", pièce écrite et mise en scène par BEDAD Boudjemaa, auteur en même temps du rôle principal et visiblement un des membres les plus actifs de l'association. "TIYITA" est, somme toute, un travail théâtral d'assez bonne facture et qui traite de la situation "socio- politico culturelle du moment, comme le dit M. Ait Mouloud Hmimiche, président de l'association.

    Enfin, la soirée plutôt consistance, est relevée par l'apparition des deux chanteurs du "terroir" en l'occurrence BENAMER Arab et OUAHIOUNE Hocine qui, chacun dans son style, égaye la foule, le tout saupoudré de quelques poèmes retentissants de M. AIT MOULOUD Mohammed.

    Avant l'aube d'une autre journée, "Tajemaât n'Tassaft" replonge dans l'obscurité des autres ruelles. Mais le temps d'une soirée, le cœur des "Tassaftis", a battu au rythme de "Yemma", "TIYITA", les voix mélodieuses des enfants de la chorale, les sons des mandolines : le temps d'une soirée, les cœurs ont battu à l'unisson. Puissent-ils le faire à l'instar des autres villages d'Algérie aussi longtemps que possible! Je dis bien à l'unisson et non à "l'unicité".

    Commentaires récents



    Commentaire de botanique (12/01/2009 20:17) :

    Bonjour, je vous souhaite bonne année , je trouve ce que vous faites pour la kabylie c'est merveilleux , les photos sont magnifiques et je voulais aussi vous annoncer la naissance d'autre blog dédié au village d'ait ali ouharzoune, retour aux sources. Bonne continuation http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/


    Commentaire de Mohand si Ottawa (22/03/2009 15:18) :

    Excellent travail Massa Tassadit. Continuez. Bravo.


    Commentaire de Tassadit (24/03/2009 02:28) :

    Tanemirt à Dda Mohand, d'abord pour ta visite sur ce Blog. C'est un honneur pour moi que d'accueillir des personnalités telles que vous. Je vous remercie aussi pour vos encouragements, ça me va droit au coeur surtout venant de quelqu'un qui a la culture dans l'âme. Tanemirt et Azul à tous les membres de l'Acaoh et tous les Kabyles d'Ottawa-Hull.


    Commentaire de tassaft (06/04/2009 15:06) :

    http://gens15074.skyblog.com Bon surf et bonne continuation.

    http://gens15074.skyblog.com
    tassaft15074@yahoo.fr

    Commentaire de mouloud ait amer (30/04/2009 04:37) :

    salut tassadit negh; bravo et félicitation pour ton prix d'une part et ce superbe blog que je viens de découvrir vraiment par hazard. je t'embrasse et je te dis à bientôt. lmulud n'warduc

    http://tanumi.unblog.fr




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