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Karim Akouche :« Se déclarer Kabyle : c'est s'affirmer, commencer à exister, décoloniser nos terres, bâtir la Kabylie... »
12/08/2013 15:11
Karim Akouche est un jeune écrivain Kabyle devenu très connu d'abord par la qualité de ses textes et par son engagement à dénoncer l'oppression dont fait l'objet son peuple. Il est aussi artiste et réalisateur de pièces de théâtre dont l'avant-dernière a remporté un grand succès dans le monde théâtral " Qui viendra fleurir ma tombe"?
Son dernier livre "Allah au pays des enfants perdus" l'a propulsé parmi les écrivains les plus adulés du Québec. Avec sa nouvelle pièce "Toute femme est une étoile qui pleure", il vient encore une fois, dénoncer la domination et la maltraitance des femmes dans le monde.
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Karim Akouche et nous lui avons posé quelques questions.
Kabyle.com : Après le grand succès de votre première pièce de théâtre "Qui viendra fleurir ma tombe" ?, vous nous revenez avec une autre qui sera sûrement aussi réussie. Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle création ?
Karim Akouche : "Toute femme est une étoile qui pleure" est une pièce de théâtre qui dénonce, à travers un monologue, la domination et la maltraitance des femmes dans le monde. Dans un décor sobre, accompagnée de deux musiciens interprétant le texte sur des airs variés, allant du jazz à des sons africains en passant par la complainte kabyle et la transe tzigane, la comédienne Crystal Racine se mettra dans la peau de plusieurs femmes victimes entre autres de l’islam politique, du patriarcat, des traditions oppressantes et de la marchandisation de leurs corps… "Toute femme est une étoile qui pleure" est un cri de colère, un hymne à l’harmonie entre les hommes et les femmes, un plaidoyer pour un monde juste.
K.C : Comment avez-vous choisi le titre "Toute femme est une étoile qui pleure" ? Pourquoi pas « une étoile qui rit » ? Est-ce par rapport à toutes les épreuves qu'ont traversées les femmes kabyles des générations passées ?
K.A : J’ai voulu combiner les mots « femme » et « étoile » dans une phrase poétique qui, pour reprendre la définition de Bachelard, signifie autre chose et fait rêver autrement. L’étoile, l’image par excellence de la femme rêvée, est sensée briller, mais dans le monde actuel où règnent les violences religieuses, politiques et économiques, elle pleure hélas. Cette étoile pleure en Chine et en Inde car chaque jour des infanticides féminins y sont commis. Elle sanglote en Arabie saoudite et en Iran parce que la polygamie et la lapidation des femmes y sont régulièrement pratiquées. Elle gémit dans certains pays d’Afrique car on y mutile encore la partie génitale des jeunes filles. Elle est humiliée en Algérie parce qu’elle est voilée de force et soumise par la police à des tests de virginité. Elle est rabaissée et prostituée en Occident, car son corps est jaugé, toisé, modelé, dénudé, affiché sur des panneaux publicitaires et des écrans de télés… Par ailleurs, tout en dépeignant des femmes du monde entier, je n’ai pas oublié la femme kabyle, plus précisément la mère, à qui je consacre un tableau.
K.C : Quel message voulez-vous faire passer par cette pièce ?
Le sentiment de justice et de vérité doit animer tout homme épris d’art et de poésie. "Toute femme est une étoile qui pleure" ne fait pas dans le prêt-à-porter moral ni dans les formules prémâchées et les discours convenus. C’est un texte rude et musclé, qui ne va pas dans le sens du courant. Il bouscule l’ordre des choses et dénonce, avec beaucoup de poésie, le sexisme religieux et celui de la société consumériste que subit la femme. Dénoncer cela, ce n’est ni être féministe, ni être courageux, ni être libertaire, mais c’est être simplement sensé et humain. Serais-je islamophobe si je qualifiais le Coran de livre machiste ? Non ! Il est des vérités qui crèvent les yeux : la femme ne dispose pas librement de son corps en islam. Elle y est décrite mineure à vie. Même le paradis y est conçu exclusivement pour l’homme à qui Allah, dit-on, sans une pointe d’humour, offre 72 houris et des milliers d’esclaves...
K.C : Qui joue dans la pièce ?
C’est la brillante comédienne Crystal Racine, qui a déjà été remarquée dans "Qui viendra fleurir ma tombe ?" et qui a ému aux larmes le public de la Place des Arts. Quant à la musique, elle est concoctée par deux musiciens de talent, Yacine Aissa El Bey et Smaïl Hami.
K.C : "Toute femme est une étoile qui pleure" est programmée durant plusieurs jours le mois d'octobre prochain, pouvez-vous nous donner plus de détails ? Avez-vous d'autres programmations ailleurs qu’à Montréal ?
Les premières présentations auront lieu à la Place des Arts, les 10, 11, 12 et 13 octobre. J’invite les personnes désirant y assister à réserver dès maintenant sur leur site internet, car pour le samedi 12, par exemple, il ne reste pas beaucoup de places… Pour d’autres présentations en dehors de Montréal, on travaille sur une éventuelle tournée en 2014 à travers le Québec et la France.
K.C : Vous êtes aussi écrivain et vous venez d'éditer un livre, "Allah au pays des enfants perdus", qui a eu beaucoup de succès ; j'aimerais que vous résumiez ce roman…
Ce roman est quelque part la version désenchantée de "Alice au pays des merveilles". L’histoire se passe dans un village kabyle greffé sur le flanc du Djurdjura, un village rude et obstiné. Des jeunes désœuvrés y tentent de surmonter les épreuves quotidiennes. Il y a trois personnages principaux : Ahwawi, le mélomane qui entre en transe quand il gratte les cordes de son banjo ; Zar, l’étudiant doué qui rêve de révolutionner les énergies vertes ; Zof, le berger qui refuse de quitter sa terre natale et ses brebis. Il y a aussi les enfants qui pataugent dans le déversoir et qui jouent aux infirmiers en piquant les grenouilles avec des seringues. Il y a les islamistes qui incendient la maison des jeunes. Il y a l’ONDA, le fameux Office National des Droits d’Auteur, qui ridiculise les artistes. Il y a les autorités qui découragent les talents. Il y a l’Algérie aux horizons bouchés et l’Europe qui fait rêver les jeunes. Il y a le passeur aux allures de caporal qui profite de la misère des gens. Il y a enfin les vagues de la Méditerranée, les garde-côtes et le juge qui condamne les candidats à l’émigration.
K.C : "Allah au pays des enfants perdus", "Qui viendra fleurir ma tombe" ? et "Toute femme est une étoile qui pleure", si l'on ne vous connaissait pas, Karim, on penserait que vous avez traversé les pires drames de la vie ; pourquoi ces titres alarmants ? Ont-ils un lien avec les drames que subissent notre Kabylie et notre culture ?
Je ne suis pas pessimiste mais réaliste. Écrire, c’est quelque part vivre ; et vivre, c’est à la fois rire et pleurer. On ne triche pas avec la littérature. Les mots, les phrases et les paragraphes viennent à l’écrivain comme la musique au compositeur. Et puis, la danse suit toujours la musique. On ne peut pas danser la salsa sur un air de blues. On écrit sur ce qui nous touche ou sur ce qui nous obsède, pas sur ce qui nous indiffère. J’écris pour résister. D’abord en tant qu’être humain perdu dans le temps et dans l’espace, puis en tant qu’individu appartenant à un peuple renié, spolié de ses terres et de ses droits, relégué au rang d’administré et de colonisé. En tant que Kabyle, je suis doublement piégé par l’Histoire : et par l’Orient et par l’Occident. Aux yeux de l’Oriental, je suis un peu occidental, car je suis laïque et ouvert sur le monde. Pour l’Occidental, je suis un Oriental, un être exotique, un Arabe, un musulman. Ballotés entre l’Est et l’Ouest, envahis par le général Oqba et conquis par l’empereur Napoléon, nous nous cherchons une bouée de sauvetage et regardons passer les vagues du temps. Nous sommes les spectateurs d’un monde féroce qui nous écrase. Faute d’avoir une existence officielle, je me suis créé une existence fictive, dans les livres, sur les planches des théâtres. J’écris pour exister. Je refuse de mourir.
K.C : Votre mot de la fin, Karim, ou votre message aux nôtres et à tous les amis de la Kabylie ?
Nous avons un problème politique avec l’État algérien et sa solution ne sera que politique. Le combat culturaliste a fait son temps car c’est de notre survie dont il est question. Tous nos mots et actions doivent être dorénavant pesés et réfléchis avant d’être jetés dans la rue. Nous n’avons ni de temps à perdre ni d’énergie à dissiper dans des tiraillements et gigotements inutiles. Nous devons nous entendre sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est notre dignité, c’est notre identité, c’est notre mémoire, c’est notre passé, c’est également notre avenir. Tout combat politique est avant tout un combat sémantique. Toute action politique doit être pensée dans une logique pragmatique. Un Kabyle qui se définit kabyle est de fait amazigh. De même pour le Chleuh et le Nefoussi. Mais s’ils se déclarent seulement amazighs, ils ne sont pas forcément kabyles, chleuhs ou nefoussis. Autrement dit, ils sont de partout et de nulle part, car l’Afrique du Nord est un territoire occupé, une terre colonisée. Se déclarer Kabyle, c’est être foncièrement subversif : c’est s’affirmer, commencer à exister, libérer nos esprits, décoloniser nos terres, bâtir la Kabylie qui sera l’un des piliers de la grande nation amazighe… L’Histoire n’appartient qu’à ceux qui s’en souviennent et à ceux qui la font.
Entrevue réalisée par Tassadit Ould-Hamouda
Kabyle.com Montréal - le 5 Août 2013
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ENTREVUE DE TASSADIT OULD-HAMOUDA À LA DÉPÊCHE DE KABYLIE
12/02/2012 23:16
Militante associative infatigable, Tassadit Ould Hamouda, présidente de l’Association Tafsut de Montréal évoque dans cet entretien ses projets, ses activités et celles qu’elle prépare pour le nouvel an amazigh.
La Dépêche de Kabylie : L’Association Tafsut que vous présidez est présente sur toutes les scènes du Québec et dans tous les festivals canadiens, comment arrivez-vous à honorer tous vos engagements alors que la majorité des membres sont encore aux études et vous-même au travail ?
En effet, malgré que tous les membres de Tafsut sont aux études (secondaire, université) et qu’il est un peu difficile pour nous de nous retrouver chaque fin desemaine pour nos pratiques et souvent pour des participations aux spectacles, il n’en demeure pas moins qu’on répond toujours présents aux invitations émanant de différentes structures culturelles. Nous tenons à cet effet, à rendre un vibrant hommage à toutes ces filles pour leur sens des responsabilités et leur attachement à leur culture.
Vous êtes d’ores et déjà à pied d’œuvre pour célébrer Yennayer ...
Après deux célébrations de fêtes de fin d’année auxquelles nous avons participé, nous célébrons avec «Azul de Kabylie» Yennayer le 14 janvier 2012 à 20h00 à la salle Brébeuf (sise au 5625, rue Décelles - Entrée Pavillon Coutu - Métro Côte des Neiges ou Université de Montréal). Cette année nous avons invité l’artiste kabyle Aldjia avec l’aimable collaboration de Fouad Yalaoui, du groupe Tafsut, de Karim Akouche et du talentueux Samir Harfi au clavier et à l’animation, Hmimich, qui viendra spécialement des États-Unis. Quant au printemps amazigh, il sera fêté le 14 avril 2012 à Montréal avant notre départ pour Prague où nous sommes invités à participer aux célébrations du Printemps Berbère. «Le 20 avril en république Tchèque et dans deux autres villes non encore déterminées. La délégation pour la République Tchèque sera composée de Tafsut et de la troupe La Traversée. En plus des danses chorégraphiques que présentera Tafsut, la troupe théâtrale fera sa première apparition à l’extérieur du Canada et sa première européenne pour sa pièce qui a remporté un grand succès au Canada «Qui viendra fleurir ma tombe ?»
D’autres villes européennes peut-être ?
Probablement nous serons à Bruxelles, et nous sommes en négociation avec d’autres villes françaises.
Récemment vous avez organisé des activités pour la levée des fonds pour l’enseignement de Tamazight à Montréal, étaient-elles une réussite, avez-vous engrangé la somme nécessaire pour maintenir cet enseignement ?
Cette soirée de «Levée de fonds» a été organisée par les associations Inas et Acaoh qui font un excellent travail pour l’enseignement de Tamazight à Montréal et à Ottawa. La soirée avec Fahem Mohamed Saïd a été un grand succès et les Kabyles ont répondu présents pour cette honorable cause et aussi pour encourager l’artiste qui a marqué notre jeunesse et qui est venu pour la première fois à Montréal.
Est-ce facile pour une femme kabyle, qui en plus de son travail, des enfants et des occupations quotidiennes d’activer et de militer ? Comment notre communauté voit-elle cela ?
Etant jeune j’ai très vite pris conscience de la valeur de ma culture et de ma langue. Avec de jeunes cousins, on est arrivés à recevoir les revues «Imedyazen» (éditée en France) et «Ittij» (éditée au Canada), et cela du temps de la tristement célèbre Sécurité militaire qui sévissait partout en Kabylie. On faisait alors de ces revues, une large diffusion. En outre, j’ai travaillé à Rouiba et avec les Kabyles de SNVI, on a mis une structure de militants berbéristes. On a pu tenir des réunions même devant le Palais du gouvernement. Ceci démontre ma conviction profonde pour notre cause. Certes nous rencontrons parfois des embûches, ce qui est normal dans toute action, mais cela ne nous empêche pas d’aller de l’avant et de continuer notre travail en étant convaincue de la justesse de notre cause.
Le mot de la fin ?
Avant de clore, j’invite notre communauté à venir en masse applaudir et encourager l’artiste Aldjia. Enfin, je remercie beaucoup la Dépêche de Kabylie pour l’intérêt qu’elle accorde à nos activités et saisissons cette occasion pour remercier tous ceux qui nous soutiennent dans notre travail. Yennayer Ameggaz à tous les Kabyles.
Propos recueillis par Arezki G.
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La fête s’étalera du 16 au 18 septembre / Les figues à l’honneur, dès aujourd’hui, à Lemsalla
17/09/2010 04:11
Une quatrième édition qui promet au regard de l’importante production de cette année et qui permettra aux participants qui afflueront des quatre coins de Kabylie et même de certaines villes de l’intérieur du pays d’exposer et faire connaître les multiples facettes de cette culture qui, à elle seule, renvoie à une histoire, un vécu de toute une société qui s’est toujours battue pour la sauvegarde de son identité.
La quatrième édition de la Fête de la figue ouvrira ses portes aujourd’hui à Lemsalla, village des Illoula Oumalou, à quelque 65 km du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Organisée par l’Association culturelle Tighilt pour la quatrième année consécutive, la Fête de la figue se pose désormais comme l’incontournable manifestation culturelle qui fait rappeler toute la splendeur du patrimoine kabyle, l’originalité de sa culture et la beauté d’une région qui respire la vie dans ses moindres coins. Cette année encore, le village Lemsalla fera vivre la culture de la figue dans toute sa symbolique. Une quatrième édition qui promet au regard de l’importante production de cette année et qui permettra aux participants qui afflueront des quatre coins de Kabylie et même de certaines villes de l’intérieur du pays d’exposer et faire connaître les multiples facettes de cette culture qui, à elle seule, renvoie à une histoire, un vécu de toute une société qui s’est toujours battue pour la sauvegarde de son identité. Pour l’Association culturelle Tighilt, c’est dans le souci de perpétuer la tradition et donner une envergure régionale " et pourquoi pas " nationale, à une culture qui " s’avère menacée ces dernières années " que se tiendra cette nouvelle édition en partenariat avec les autorités locales et le comite de village ". L’Association qui prend en charge l’aspect organisationnel ajoute que c’est surtout le succès des précédentes éditions qui a motivé la démarché visant à porter la Fête de la figue au rang régional. "Cet événement reflétera toujours notre volonté et notre engagement à promouvoir cette culture ancestrale". Pour cette quatrième édition dont la programmation a été un peu décalée par rapport à l’habitude en raison du mois de carême qui a coïncidé cette année avec le mois d’Août, les organisateurs prévoient une série d’activités qui accompagneront la traditionnelle exposition de figues. L’ouverture, prévue pour ce matin, verra l’inauguration de différents stands par les autorités locales, les ruelles du village phare d’Illoula Oumalou vibreront sous le rythme d’un spectacle que donneront les différentes troupes participantes avant de laisser place dans l’après-midi à M.Amar Belkhis, pépiniériste, qui animera une table ronde autour de la valorisation de l’espace montagnard, le patrimoine matériel de Kabylie comme source de richesse. L’occasion est aussi celle de permettre aux visiteurs mais surtout aux participants de surfer sur la beauté des paysages kabyles incarnée par un village qui a su garder toute son originalité, et une visite guidée des figurerais du village. Le lendemain, place sera laissée à une cérémonie de circoncision accompagnée de chants féminins puisés du terroir. Une deuxième table ronde autour du chant féminin se tiendra avec la participation, entre autre, de Saïd Chemakh, universitaire. Un concours culturel autour de la figue est également prévue. Selon un responsable de l’Association Tighilt, le nombre de participants à cette quatrième édition pourra atteindre les cinquante. Des soirées théâtrales sont également au menu. Des artistes seront aussi à l’affiche durant les trois journées de la Fête de la figue. C’est le cas de le dire pour l’enfant de Lemsella, Zayen et Mahdi Mezeghrane. Les organisateurs et l’ensemble des villageois de Lemselaa espèrent que la quatrième édition de la figue contribuera, concrètement, à faire avancer cette culture ancestrale vers les horizons porteurs de perspectives sérieuses pour les agriculteurs, loin de toute folklorisation.
A. Z
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ENTREVUE AVEC HAFID DJEMAI
25/05/2010 00:05
Issu d'une grande famille de musiciens d'abord son père, par la suite lui et ses frères, Hafid Djemaï a surpris par son talent de perfectionniste et sa façon de diriger l'orchestre lors du spectacle de Rabah Inasliyen.
Nous l'avons rencontré et lui avons posé quelques questions :
T.Ould-Hamouda : Azul a Hafid, Bienvenue à Montréal.
Hafid Djemaï : Azul, merci pour l'invitation, je salue tous les lecteurs où qu'ils soient dans le monde. C
T.Ould-Hamouda : Le public de Montréal découvre pour la première fois Hafid Djemaï. Il a été impressionné, qu'en pensez-vous ?
Hafid Djemaï : Ça me flatte déjà d'avoir laissé une bonne impression d'autant plus que je découvre moi aussi Montréal et son magnifique public. Je reviendrai avec grand plaisir dans le cadre d'une tournée que j'entamerai à la sortie de mon prochain album.
T.Ould-Hamouda : Peut-on avoir plus de détails sur votre tournée, c'est pour quand ?
Hafid Djemaï : La réalisation de l'album débutera au mois de Janvier 2011 en partenariat avec un organisme qui m'offre l'opportunité d'une résidence de création totalement prise en charge. L'album comportera 12 titres que j'associerai à un répertoire plus large qui j'espère, aboutira à un spectacle dont la tournée se prépare déjà avec des personnes compétentes et qui est prévue pour le printemps prochain.
T.Ould-Hamouda : Jusqu'ici, avez-vous déjà réalisé des albums ?
Hafid Djemaï : Oui, j'ai enregistré un 1er album en 1993 inédit, que je reprendrai prochainement et un autre édité en Algérie en 2001 "Tagmast", avec les moyens que l'on connait... Je suis parti en France une année plutard et j'ai travaillé dans des domaines divers (musiques de films, de documentaires, de théâtre....). avec les artistes : Djamal Allam, Feu Brahim Izri, Fellag, Enrico Macias.... Ceci dit, je me consacre depuis peu à la recherche musicale et à mes propres compositions.
T.Ould-Hamouda : Vous êtes auteur-parolier de vos chansons et vous faites aussi des textes à d'autres artistes ?
Hafid Djemaï : Oui j'écris de la poésie depuis mon jeune âge. J'ai une passion pour l'écriture autant que pour la musique. J'ai déjà écris des textes pour certains artistes.
T.Ould-Hamouda : Nous allons revenir au spectacle avec Rabah Inaliyen, avec-vous aimé ?
Hafid Djemaï : Absolument, j'ai aimé le déroulement du spectacle, j'ai senti un public qui n'a pas eu le temps de s'ennuyer, des "yous yous" fusaient de partout et la ferveur de notre communauté a été au rendez-vous. J'ai été chaleureusement accueilli et ça m'a fait chaud au coeur.
T.Ould-Hamouda : Votre mot de la fin Hafid ?
Hafid Djemaï : Encore une fois, Merci à toi Tassadit de m'avoir accordé cet entretien. Je ne remercierai jamais assez MM. Salem Aibeche et Karim Rabhi qui ont organisé le spectacle et m'ont donné les meilleures conditions possibles. Un grand merci aux musiciens qui ont été à la hauteur (Samir, Athmane, Hakim, Redha) et tous les invités.
Réalisée par Tassadit Ould-Hamouda, le 18 mai 2010 à Montréal.
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ENTREVUE DE T.OULD-HAMOUDA -JOURNAL 24 HEURES
15/03/2010 02:20
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Entrevue avec Maurice Monnoyer
13/12/2009 20:50
T.Ould-Hamouda : M. Monnoyer, bonjour et bienvenue chez les Kabyles.
Maurice Monnoyer : Bonjour.
T.Ould-Hamouda : Avez-vous vécu en Kabylie et peut-on savoir dans quelles circonstances avez-vous connu Mouloud Feraoun ?
Maurice Monnoyer : Je n’ai pas vécu en Kabylie, mais j’y suis allé plusieurs fois et j’ai aimé cette région typique et attrayante. J’ai vécu à Alger, en qualité de journaliste, de janvier 1948 à décembre 1956. C’est Emmanuel Roblès qui m’a proposé de rencontrer Mouloud Feraoun, pour une interview dans mon journal « l’Effort Algérien » dont j’étais le rédacteur en chef.
T.Ould-Hamouda : Vous êtes auteur de plusieurs ouvrages qui se rapportent souvent à des faits vécus, pourquoi ?
Maurice Monnoyer : Je suis, en effet, l’auteur de douze livres publiés par plusieurs éditeurs. Ils sont différents. Ce sont des témoignages, des récits, des cris du cœur, des nouvelles, des réflexions sur la vieillesse, des souvenirs et un roman. Pourquoi les avoir écrits ? Je suis un communiquant. J’ai désiré transmettre ce que j’avais vécu en Algérie (un témoignage), mais aussi mes réflexions sur le journalisme, la vie, mes origines, ma foi et la vieillesse.
T.Ould-Hamouda : Vous étiez journaliste à l’époque de la guerre d’Algérie, vous êtiez pour ainsi dire, un acteur-témoin de cette période, pouvez-vous nous en parler ?
Maurice Monnoyer : J’ai vécu deux ans et trois mois de la guerre d’Algérie. J’ai donc été un témoin et, avec mes amis du journal, j’ai tenu à m’exprimer. Nous étions contre la violence et pour le dialogue. Nous voulions que les Algériens et les pieds-noirs vivent en bonne intelligence. Les assassinats nous choquaient. Nous rêvions de construire une Communauté algérienne dans la justice pour tous et la fraternité. Nous étions sur la même ligne qu’Albert Camus. Quand il est venu parler à Alger, en janvier 1956, au cours d’une séance historique, j’étais présent. Le lendemain, j’ai été menacé d’être expulsé par la police parce que j’avais, dans mon journal, publié l’appel de Camus : il demandait que les combattants épargnent les femmes et les enfants. Son appel n’a pas été entendu par le gouvernement français et le F.L.N.
T.Ould-Hamouda : Vous avez vécu en Algérie et vos enfants y sont nés, comment avez-vous vécu l’après indépendance où les français étaient obligés de quitter leurs biens, leurs maisons ?
Maurice Monnoyer : Douloureusement. D’abord, parce que j’avais du, à regret, quitter l’Algérie, ma patrie d’adoption. Ensuite, parce que notre projet n’a pas été compris. Je regrettais aussi le départ précipité des pieds-noirs dont l’Algérie était la patrie. J’étais retourné à « Nord Eclair » mais avec un salaire diminué de 30 pour cent. Je travaillais la nuit, je n’avais pas de voiture et je devais rembourser les dettes de la construction de ma maison à Hydra. Cette maison, a été construite par un disciple du Corbusier, M.Roland Simounet, Grand prix national d’architecture. Le gouvernement l’a confisquée, sans tenir compte que j’avais lutté à « l’Effort » pour le bonheur des Algériens (reconnaissance de leur dignité, plus de justice, etc.) Mais jamais je n’ai oublié l’Algérie. Je suis resté en contact avec Mouloud Feraoun et Mohammed Dib, de vrais amis.
T.Ould-Hamouda : Parmi vos romans, on trouve certains dont on aimerait bien avoir un résumé, ex. : « Journaliste en Algérie ou l’histoire d’une utopie » , « Voir Dieu, enfin ! » ?
Maurice Monnoyer : « Journaliste en Algérie ou l’histoire d’une utopie » (L’Harmattan) est un témoignage sur le travail courageux et désintéressé de personnalités catholiques qui désiraient une autre Algérie, dans les années 50, plus juste pour tous, plus humaine, mieux organisée, pacifique. J’ai expliqué cela dans mon livre qui dit ce que beaucoup d’historiens n’ont pas dit, ce qui explique pourquoi mon livre fait aujourd’hui autorité. Il faut donc le lire si l’on s’intéresse à l’histoire de l’Algérie. « Voir Dieu, enfin ! » est une lettre adressée au Seigneur, lettre d’un catholique qui voit la mort s’approcher. J’ai 89 ans.
T.Ould-Hamouda : Vous étiez aussi ami de Albert Camus, pouvez-vous nous en parler ?
Maurice Monnoyer : Camus ? C'est un grand écrivain, prix Nobel de littérature, pied-noir qui voulait le bonheur de tous les habitants de l'Algérie ( son reportage sur la Kabylie est la preuve de son humanité). Il ne souhaitait pas l'indépendance, il voulait que pieds-noirs et Algériens vivent ensemble et en fraternité, comme le souhaitait "l'Effort Algérien". Mon grand regret : ne pas avoir demandé à le rencontrer pour discuter avec lui de l'avenir de votre pays, avant mon départ d'Algérie. Nous étions sur la même ligne. Je l'ai écouté lorsqu'il a lancé son appel pour une trêve civile en janvier 1956, il avait le visage décomposé en entendant venant de l'extérieur les cris des ultras(futurs OAS) : "A mort, Camus !" A la fin de la réunion, je lui ai serré la main en silence, puis j'ai signé son appel.
Camus était un visionnaire. Alors que les gens de gauche en France admiraient l'Union soviétique et Staline (Sartre, en tête), il a dénoncé à la fois l'hitlérisme et le marxisme. Sartre lui en a voulu et l'a dit publiquement. J'admire Camus. Il n'avait pas la foi, mais c'était un homme intègre, aimant les faibles et les déshérités. Peu avant sa mort, il s'est entretenu avec le Cardinal Duval.Voilà deux hommes qui ont aimé passionnément l'Algérie.
T.Ould-Hamouda : Vous avez échangé plusieurs lettres avec Mouloud Feraoun, avez-vous une que vous aimeriez partager avec les lecteurs ?
Maurice Monnoyer : Oui, Mouloud et moi avons échangé une correspondance. Nous étions amis, de grands amis. Son assassinat m’a bouleversé. J’ai pleuré car j’avais perdu un être cher et tellement bon. Ses lettres, inédites il y a quelques mois, ont été insérées dans le livre de M.Akbal « Mouloud Feraoun – Maurice Monnoyer. Histoire d’une amitié » (Editions El_Amel) La plus émouvante pour moi est celle qui dit « Je vous aime beaucoup ».
T. Ould-Hamouda : Vous vivez maintenant dans votre ville natale, avez-vous des regrets par rapport à l’Algérie, auriez-vous aimé vivre toute votre vie la-bas ?
Maurice Monnoyer : Je vis à Montpellier et non pas dans ma ville natale (Namur). Je suis né en Wallonie et naturalisé français depuis 1967. J’ai fait toute ma carrière de journaliste en France et en Algérie. Oui, je regrette que les circonstances aient voulu que je quitte l’Algérie. J’aurais aimé y finir ma vie, dans la maison d’Hydra.
T.Ould-Hamouda : Combien de livres avez-vous écrit ?
Maurice Monnoyer : Je vous l’ai dit : douze ouvrages depuis 1988. Les plus importants : « Journaliste en Algérie ou l’histoire d’une utopie », « J’irai vers le soleil ou la passion d’informer », « Vieux : oui – Vieillard : non. Journal (imaginé) d’un octogénaire », « Histoire d’une amitié » née en captivité en Allemagne (à ne pas confondre avec le livre de M. Akbal), « Célébration de la Wallonie » et « Le seul amour de ma vie », roman.
T.Ould-Hamouda : Comment peut-on les avoir. Sont-ils disponibles dans toutes les librairies ?
Maurice Monnoyer : On peut se procurer les ouvrages publiés par L’Harmattan (quatre) chez l’éditeur à Paris ou dans les bonnes libraires qui devront les commander à l’éditeur. Les autres, chez moi, en joignant un chèque: 75, rue Jacques-Tati, 34070 Montpellier. Consulter ma liste pour le prix de chaque ouvrage.
T.Ould-Hamouda : Le mot de la fin M. Monnoyer ?
Maurice Monnoyer : Merci pour l’intérêt que vous portez à mon travail d’écrivain et d’ami de l’Algérie.
Entrevue réalisée le 11 décembre 2009
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KAMAL IGMAN ENCHANTE MONTRÉAL
03/12/2009 13:01
Kamal Igman est un artiste qui a émergé avec l’ancienne génération (celle de Takfarinas, Agraw, Fahem, etc…). Il est aussi l’idole de la nouvelle génération puisque son répertoire est plus adressé à ces jeunes en mal d’amour (tayri), de déceptions et surtout de problèmes sociaux (chômage, misère, etc…). Si à ses débuts Igman a été plus attiré par le classique, actuellement, il a plusieurs styles dans son répertoire. Il a donc innové et a apporté une nouvelle touche à ses chansons . Igman est un artiste qui n’aime pas parler beaucoup de lui. Nous avons tout de même réussi à le faire parler dans cette petite entrevue.
Kabyle.com : Azul a Kamal
Kamal Igman : Azul fellam Tassadit, azul à tous les Kabyles de par le monde.
Kamal, Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Kabyle.com ?
Je suis un passionné de musique, je chante depuis 26 ans et de plus en plus, je suis motivé pour donner le meilleur de moi-même
Combien d’albums avez-vous réalisé depuis ?
J’ai réalisé une vingtaine d’albums et le dernier en 2009. Je suis en préparation pour un autre qui verra le jour en 2010.
Vous avez une longue expérience du public : y a-t-il une différence entre celui de Paris, de Kabylie et celui de Montréal ?
Pour moi il n y a pas de différence pour le style de chanson que je fais. Le public est très attentif à des chansons à texte, sentimentales et sociales. Il est aussi très participatif lors des chansons de danse. J’admire personnellement la façon du public de venir vers moi à la fin du spectacle pour partager sa joie et m’encourager à continuer.
Kamal Igman ! on vous situe de nom comme artiste ancien (années 85-86) et de style actuel, proche de la nouvelle génération ?
Je ne sais pas si c’est moi qui suis proche de la nouvelle génération ou c’est elle qui est proche de moi. Ce que je peux dire c’est que je suis très sincère dans ce que je fais.
Votre spectacle a été une réussite, que ressentez-vous ?
Je suis très heureux de la réussite du spectacle. Les spectateurs étaient très contents, ils sont venus me le dire à la fin du spectacle. Je me suis senti en famille, J’ai trouvé un public connaisseur, accueillant, chaleureux et très attentif.
Êtes-vous heureux de votre passage à Montréal ?
Je suis très heureux de de cette visite. Dès que j’ai eu la proposition, je n’ai pas hésité à dire Oui et j’ai eu raison, presque même des regrets de n’être pas venu bien avant et je souhaite que ça se renouvellera prochainement.
Avez-vous d’autres spectacles en vue ?
Oui j’ai d’autres spectacles à Paris et dans la région parisienne.
Votre mot de la fin Kamal ?
Je remercie Azul de Kabylie qui m’a permis de rencontrer un public admirable et enthousiaste, je remercie le chanteur Fouad Yalaoui, les musiciens Samir Harfi et Adda qui ont fait beaucoup d’efforts pour la réussite du spectacle et grand merci à tout le public.
Entrevue réalisée par Tassadit Ould-Hamoudale 29 novembre 2009 à Montréal
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ENTREVUE AVEC LHASNAOUI AMEJTUH
16/11/2009 03:02
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Dans le cadre des festivités marquant l’hommage à Cheikh-El-Hasnaoui, plusieurs évènements sont organisés que ce soit en Kabylie ou ailleurs dans le monde. C’est autour de Montréal, de célébrer « El-Hasnaoui » et qui de mieux pour le faire ? L’Hasnaoui Amejtouh, ou Ait-Rahmane Madjid , de son vrai nom est tout indiqué pour cette célébration. Qui est cet artiste ? Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ait-Rahmane est originaire de l’Arbaa-N-at-Ouacif. Madjid est un passionné de musique et surtout un passionné de Chikh-El-Hasnaoui et c’est pour cette raison qu’il interprête le répertoire du Maitre à merveille. Il a aussi ses propres chansons, toujours dans le style Châabi. Nous l’avons rencontré et lui avons posé quelques questions.
Kabyle.com : Azul fellak, M. Ait-Rahmane
M. Ait-Rahmane : Azul à tous les internautes de Kabyle.com et azul à toute notre communauté de Montréal.
Pouvez-vous nous parler de cette grande passion que vous avez pour « Chikh-El-Hasnaoui »?
Dès mon jeune âge j’adorais El-Hasnaoui. C’est lui en quelque sorte qui m’a orienté, indirectement vers la chanson. Je partais chez lui dans sa maison à Nice (Côte-d’Azur). Il m’a pris en estime et il était heureux de me recevoir à chaque fois. Je lui offrais les disques 45 tours que je faisais en Algerie, ça lui faisait plaisir que je chante ses chansons et j’ai eu sa bénédiction. J’ai plusieurs photos de lui. Il m’a raconté toute sa vie et il y a de quoi écrire des livres. Il est parti en 1936 de la Casbah (orphelin , il a quitté la Kabylie et étais recueilli par une famille sans enfants Kzadri Amar, à la Casbah, qui l’a élevé comme son propre fils).
El-Hasnaoui a fait beaucoup d’études en arabe, il est de famille maraboutique. La raison de son départ était une déception : Il aimait Fadhma mais ses parents lui ont refusé sa main en raison que c’était un « Ameddah ». À l’époque c’était mal vu d’être un chanteur.
Votre voix dans les chansons est presque comme celle du Chikh, est-ce naturel ou forcez-vous à ressembler à celle du Maitre ?
Avec le temps j’ai acquis certaines techniques vocales, je pense qu’il y a aussi quelque chose de naturel dans ma voix car je ne me force pas du tout pour chanter El-Hasnaoui. Chaque Maitre a laissé un élève et je suis toujours apprenti de l’art.
Êtes-vous heureux de célébrer El-Hasnaoui à Montréal ?
Je suis très heureux et c’est un honneur pour moi que de partager cet hommage avec les miens qui sont ici à Montréal. Je connais les affres de l’immigration et j’espère que la soirée de samedi leur plaira.
Y a-t-il du nouveau dans votre carrière d’artiste (nouveaux CD, spectacles, etc….) ?
J’ai un nouveau CD de chants engagés sorti cette année et je prépare un autre pour 2010. J’espère que ça plaira au public.
Comment êtes-vous venu à chanson et depuis combien d’années ?
J’ai commencé à chanter en 1975 et j’ai participé à l’émission « ighennayen uzekka, présentée à l’époque par Chérif Kheddam. J’ai interprété une chanson d’El-Hasnaoui et justement c’est de là que le surnom El-Hasnaoui Amejtuh est venu. Lorque j’ai fini de chanter, Chérif Kheddam me dit : il faut qu’on t’appelle « El-Hasnaoui Amejtuh » et non Ait-Rahmane.
Un dernier mot "a Madjid" ?
Je remercie en premier lieu, l’association qui m’a invitée, ainsi que tous ses membres. Je remercie également notre communauté qui m’a toujours encouragé et j’espère les voir nombreux samedi lors du spectacle.
Entrevue réalisée par T. Ould-Hamouda, le 12 novembre 2009
14 novembre 2009 à 19h00 Auditorium du Collège Notre-Dame 3793 chemin, Queen-Mary à Côte-des-Neiges Montréal
Remerciements à Ait-Rahmane pour ces photos avec le Maitre El-Hasnaoui.
http://www.kabyle.com/archives/spip.php?article9234
http://www.kabyle.com/archives/spip.php?article9235
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RENCONTRE AVEC EL-HASNAOUI
16/11/2009 03:00
Rencontre avec El Hasnaoui
mercredi 27 octobre 2004, par OULD HAMOUDA Tassadit
Abdelli a rencontré à la fin du mois de novembre 2000 El-Hasnaoui. Son amour pour le grand maître de la chanson kabyle, l’a amené à entreprendre un voyage de la Belgique, où il vit, à l’�le de la Réunion, alors qu’il n’était pas sûr de le rencontrer.
Il est sans doute le dernier chanteur Kabyle à avoir vu El-Hasnaoui avant sa disparition et a eu la gentillesse de nous autoriser à mettre en ligne le récit de sa rencontre avec le maître incontestée de la chanson kabyle.
Avec l’adresse en main, dans une petite ville, j’avais toutes les chances de le voir s’il vivait encore, car il s’est retiré de la chanson, depuis fort longtemps.
A 11h 30, en remontant, avec Jean-François, la rue Victor Le Rigoureux, mon c�Â�ur battait la chamade, j’étouffais. Je marchais devant Jean François, lorsque soudain, il m’appella pour me dire - je viens de croiser un monsieur âgé qui ressemble à El Hasnaoui . Je suis revenu sur mes pas en courant. Arrivé à son niveau, je regarde l’homme : c’était bien El Hasnaoui. Il était en ville pour effectuer quelques courses. Le voir là devant moi, m’a plongé dans un autre temps : les mots ne sont pas assez forts pour le décrire !
Il nous a proposé de nous recevoir chez lui, le jour même, à 15h.
 - El-Hasnaoui / Abdelli
A 15 heures, je me suis présenté devant sa porte, accompagné de Jean François et de sa caméra. El Hasnaoui nous a reçu simplement. Je garderai toujours en moi, sa grande douceur et ses paroles d’une rare sagesse.
 - El-Hasnaoui dans son jardin avec Abdelli
Après nous avoir fait visiter sa maison, je lui ai remis les cadeaux que j’avais ramené de Bruxelles, offert par des amis et moi-même. Je lui ai demandé si je pouvais ramener ma mandole pour qu’il la bénisse : il a accepté avec grand plaisir. Ce moment a été très fort, moment privilégié, instant magique. Il a pris la mandole dans ses mains, l’a regardée, a laissé glisser ses doigts sur les cordes, les notes sonnaient cristallines, j’avais l’impression d’être dans un rêve.

Il m’a dit : - c’est une bonne mandole et il me l’a tendu pour lui jouer quelques notes. J’étais aux anges, me demandant si j’étais dans un rêve ou éveillé. Je vis encore intensément ces moments passés près de mon idole, je les vis et les revois, comme si c’était hier, ils resteront à jamais gravés en moi.

O. Tassadit
http://www.abdelli.com/html/Rencontres_CheikhElHasnaouiE.html
5 Messages de forum
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29 octobre 2004 17:25, par C. IZRI
Azul fellawen,
Le témoignage de M.Abdelli est émouvant à plus d’un titre quand on sait que l’une des voix les plus célèbres de la chanson kabyle s’est éteinte dans une indifférence presque générale à lÂinstar de beaucoup dÂautres dÂailleurs. Et pourtant, qui ne connaît pas au moins un refrain dÂune des chansons de cet illustre Artiste ? Il n’existe pas une pléthore, à ma connaissance, de documents ni photographiques ni télévisuels sur cette figure emblématique. A cet égard, il convient de remercier et de féliciter M. ABDELLI pour avoir ménagé sa monture et être allé jusqu’en Réunion sur les traces de son idole, de notre idole devrais-je dire, CHEIKH IHESNAWEN ou CHEIKH AHESSNAW (je n’aime pas trop l’appellation EL-HASNAOUI !). Comme quoi l’histoire des kABYLES et de la KABYLIE ne peut être faite que par les kabyles eux-mêmes car les fossoyeurs et les pseudo-historiens sont toujours embusqués pour falsifier le cours de notre riche histoire. TANMIRT TAMWEQRANT I MASS ABDELLI.
C. IZRI
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je voudrai remercier vivement abdeli pour cette preface de notre aimable chikhe elhsnaoui qui restera dan la memoire de nos tous mai tous mes gran remerciment abdeli ca nous permetera de garder le pont avec nos ancien artiste et meme plus que ca mokhtar de st denis elkseur begaia
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azul felawen ,azul abdelli, et a tous les fans de chiekh el hasnaoui tous d’abord un je doit remerci abdellli pour les information qui nous fait venire de il de la reunion de ce grand maitre j’aimerai profite l’occasion de demandez une tous petite chose a abdelli comme en est sur la mm region j’aimerai bien te rencontré pour me parle mm si une tous petite heure de chiekh si c’est bien possible merci bcp repos en paix notre grand maitre el hasnaoui
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1er novembre 2004 02:22, par Tawizast
Azul
Je partage tout à fait votre opinion M. Izri. Abdelli mérite qu’on le remercie du fond du coeur d’avoir eu l’idée géniale de rentre visite au grand maître. Cette visite restera ancrée dans l’histoire puisque Abdelli a pu nous avoir quelques photos d’El-Hasnaoui. IL a dû sûrement discuter avec lui de beaucoup d’autres choses et espérons que Abdelli nous apprend encore plus sur sa visite au maître. Il est chanceux d’avoir entrepris ce voyage.
Au plaisir
Tawizast
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5 novembre 2004 10:20, par H AMAZIGH
Bravo et merci Mr Abdelli.Cela fait chaud au coeur.Lire cet article,voir ces photos,ce n’est que du bonheur. Merci encore. Hamid.M 77176.
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CHEIKH EL-HASNAOUI
16/11/2009 02:57
EL-HASNAOUI
� travers ses chansons
mercredi 27 octobre 2004, par OULD HAMOUDA Tassadit
Tout le monde connaît : « La maison blanche », « Akal aberkane », « Fadhma » « Inas mad yas » , « Ruh abu tabbani », etc.... La liste est encore longue.
Toutes ces chansons restent des grandes oeuvres malgré le temps. El-Hasnaoui, puisque c’est de lui que l’on parle, a arrêté sa carrière, il y a de cela 36 ans (en 1968), mais ses chansons demeurent d’actualité et restent des succès, elles font partie du patrimoine culturel Kabyle.
Grand Maître de la chanson châabi, connu sous son nom d’artiste El-Hasnaoui, Mohamed Khelouati a vu le jour au village Lâzib dans l’arch I hasnawen (Tizi-Ouzou), en 1910. À l’âge de 2 ans, il perd sa mère. Son père se remarie et aura avec sa seconde épouse, 3 autres enfants (Ali, Arezki et Fatma). Son père meurt quelques années plus tard. El-Hasnaoui devient ainsi orphelin de mère et de père. C’est ce qui le force à aller à Alger et c’est là qu’il découvre son talent pour le Châabi. Il côtoie le grand « L’Hadj M’hamed El-Ânka ».
Il commence sa carrière dans la chanson vers les années 1930.
L’Énigme Fadhma :
En 1937, El-Hasnaoui quitte l’Algérie. Il s’exile en France, à cause d’une déception amoureuse, on lui a refusé la main de sa bien aimée Fadhma. Sa soeur, qui l’a à peine connu, car elle était bien trop jeune au moment de son départ, prétend n’avoir jamais entendu parler d’une telle histoire.
La légende de Fadhma serait-elle imaginaire ? Nul ne pourra nous donner une réponse, El-Hasnaoui est enterré emportant son secret avec lui.
Nous ne pouvons croire à une légende : l’idylle de El-Hasnaoui et de Fathma, existe bien. Cette femme, est son premier amour, alors qu’il n’était encore qu’un enfant « D agrud d’où le souvenir dans sa chanson : « am d’huh » asmi nella di g-guerdan N’laâb zdat taburt »...
Par la suite, il lui a déclaré son amour et lui a demandé si ce dernier était partagé pour qu’ils se rendent devant le Maire.
Ma tebghidiyi nek bghigh Baba-m yekkar ala ala Ma yehwayam yidam eddigh Ar lmir am-efkagh lawkala
Ce refus a anéanti El-Hasnaoui et c’est pour cette raison qu’il a usé du dernier recours, celui de « partir » ou plutôt fuir, avec sa bien-aimée (voir la chanson : Ma tebghid en ruh - Veux-tu qu’on parte ? ).
En s’exilant en France, Lhasnaoui souffre de la séparation et de l’exil, la chanson "D acut w aki", nous le démontre. Il parle aux étoiles avec la chanson : "Ya noudjoum Ellil" « Ô étoiles de la nuit ».
Dans les chansons : Sani-sani at-ruhad « où pars-tu », Intas m adyas « Dites-lui qu’il vienne », m ad meddan ak usand mad nesta ijah arrayis « Tous sont revenus, sauf lui... » , t ruhad tedjidiyi « Tu es parti, tu m’as abandonnée », etc.... Il se met à la place de Fadhma et chante des mots qu’il aurait aimé entendre d’elle.
De la douleur de "El-ghorva" (l’exil), El-Hasnaoui n’en est jamais guéri. Avec les chansons : El-ghorba tawâr, allah allah aqlagh nehlak, il nous raconte sa blessure et sa souffrance causées par la séparation.
El-Hasnaoui nous a quitté un Samedi, le 6 juillet 2002 à l’�le de la Réunion où d’ailleurs il est enterré. Il nous a laissé un répertoire riche et unique en son genre.
Tassadit Ould-Hamouda
5 Messages de forum
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Azul ;
j’ai entendu dire un jour, que Fadhma, aussi énigmatiquequ’elle soit, vit toujours dans l’Azaghar n Ihesnawen, tout près de Tizi Ouzou, le mythe vit encore, une question, peut-on l’approcher ?
A vos claviers ;-))
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Azul, je ne voie pas l’importance de savoir s’elle est vivante ou pas car personne au monde ne peux s’auto - exilé sans raison, plus que majeure toutes personne qui écoute le cheikh vous le dira que cette histoire est trop belle pour être un mythe chantons el hasnoui pour faire vivre son nom, son idéal.
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C’était un jour d’été en 1983, alors que j’étais chez un copain entrain de prendre un café dans son jardin à Azib Ahmed 3 à 4 kms de Tizi-Ouzou, ce dernier, à la vue d’une vieille dame qui devait facilement porter ses 75 ans, m’appelle pour me dire, tu vois ’Thamghart adhi’, ce n’est nulle autre que Fathma !!!. Je regarde vers sa direction et vois effectivement une vieille dame derrière une paire de boeufs, une vache, 5 à 6 moutons qui rentrait des champs. 21 ans après, je ne réalise pas à quel point, cette dame, reste, dans notre communauté peut être la plus connue par son prénom et par la magie que le vieux cheikh a su lui donner et la plus méconnue par ce qu’aura été sa vie de touts les jours. Un peu comme les yeux d’Elsa par Aragon.
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azul felaoun j’ai decouvert (le geant,le grand des grand ....)le maitre chiekh el hasnaoui ya 20 ans de ca a ,l’age de 9 ans c’est la meme impression du premier jour jusque à aujourd’hui qui me donne ,la joie le bonheure,le charme de ca voix et il nous a laissé ya 4 ans sons connaitre se secret de fathma et peut etre en le connaitera jamais. le probleme aujourd’hui mes freres et sons corps qui se trouve toujour sur l’île de la Réunion enterré.(je m’adresse a tous les berbers ou qui sois de faire notre pouvoire pour le rapatrier dans son village natal en ne peut pas laissé comme ca une legende loins de nous je cherche aussi a prendre contacte avec se lui qui lui a rendez visite chez lui fin 2000 il s’agis biensur de badelli qui vis sur bruxelles la ou je suis moi aussi pour me parlé juste un peu de chiekh el hasnaoui j’attend ta reponse abdelli
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19 novembre 2004 02:53, par yan
ayant un ami qui habite a l’azib ,un jour en parlant de cheik il m’a avouer qu’il connait la femme dont el hasnaoui chante et qui le laisse passer toute sa jeunnesse loin de son pays et de sa terre natal. il me dit qu’elle habite au envirrons de l’azib et qu’elle la voit chaque jour ,que tout ce qu’il chante dans ses chansons est vrai d’apres les vieux de la region,mais va savoir la verite car le secret est emporte par le cheik dans sa tombe . que dieu t’ouvre ses portes du paradis repose en paix maitre el hasnaoui
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