Abdelli a rencontré à la fin du mois de novembre 2000 El-Hasnaoui. Son amour pour le grand maître de la chanson kabyle, l’a amené à entreprendre un voyage de la Belgique, où il vit, à l’�le de la Réunion, alors qu’il n’était pas sûr de le rencontrer.
Il est sans doute le dernier chanteur Kabyle à avoir vu El-Hasnaoui avant sa disparition et a eu la gentillesse de nous autoriser à mettre en ligne le récit de sa rencontre avec le maître incontestée de la chanson kabyle.
Avec l’adresse en main, dans une petite ville, j’avais toutes les chances de le voir s’il vivait encore, car il s’est retiré de la chanson, depuis fort longtemps.
A 11h 30, en remontant, avec Jean-François, la rue Victor Le Rigoureux, mon c�Â�ur battait la chamade, j’étouffais. Je marchais devant Jean François, lorsque soudain, il m’appella pour me dire - je viens de croiser un monsieur âgé qui ressemble à El Hasnaoui . Je suis revenu sur mes pas en courant. Arrivé à son niveau, je regarde l’homme : c’était bien El Hasnaoui. Il était en ville pour effectuer quelques courses. Le voir là devant moi, m’a plongé dans un autre temps : les mots ne sont pas assez forts pour le décrire !
Il nous a proposé de nous recevoir chez lui, le jour même, à 15h.

- El-Hasnaoui / Abdelli
A 15 heures, je me suis présenté devant sa porte, accompagné de Jean François et de sa caméra. El Hasnaoui nous a reçu simplement. Je garderai toujours en moi, sa grande douceur et ses paroles d’une rare sagesse.

- El-Hasnaoui dans son jardin avec Abdelli
Après nous avoir fait visiter sa maison, je lui ai remis les cadeaux que j’avais ramené de Bruxelles, offert par des amis et moi-même. Je lui ai demandé si je pouvais ramener ma mandole pour qu’il la bénisse : il a accepté avec grand plaisir. Ce moment a été très fort, moment privilégié, instant magique. Il a pris la mandole dans ses mains, l’a regardée, a laissé glisser ses doigts sur les cordes, les notes sonnaient cristallines, j’avais l’impression d’être dans un rêve.

Il m’a dit : - c’est une bonne mandole et il me l’a tendu pour lui jouer quelques notes. J’étais aux anges, me demandant si j’étais dans un rêve ou éveillé. Je vis encore intensément ces moments passés près de mon idole, je les vis et les revois, comme si c’était hier, ils resteront à jamais gravés en moi.

O. Tassadit
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