Mardi 15 septembre 2009, le public était tellement nombreux que la salle de spectacle de la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou a eu du mal à le contenir. Avides, les organisateurs ont vendu plus de tickets que la salle n’en comptait de sièges – à 300 DA/1 place contrairement aux 200 DA/1 place pour les autres soirées –, les escaliers, les couloirs et la piste de danse étaient tout occupés avec tous les risques que cela suppose si urgence il y aurait eu !
Il faut dire que la soirée s’annonçait grandiose, deux têtes d’affiche exceptionnelles : Nouara et Medjahed Hamid, qui ne sont pas apparues sur la scène artistique de Tizi-Ouzou – et même de Kabylie et de toute l’Algérie – depuis plusieurs années, c’en fût certainement une des rencontres artistiques les plus réussies du programme de cette année des soirées du mois du Jeûne.
Il était presque 21 heures au moment où nous sommes arrivés au niveau du portail de la salle de spectacle de la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou, une vingtaine de personnes attendaient devant les grilles faisant face aux agents de sécurité. Ceux-ci ne laissaient personne passer, impossible de réserver sa place à l’avance comme partout dans le monde, « il faut faire la chaine » comme tout le monde.
Un bon quart d’heure s’écoulera avant, qu’enfin, ils ne se « décident » à ouvrir le portail, sur ce, le public s’y engouffre et une foule se forme au niveau du guichet pris d’assaut. Cet « écueil » passé, le public ne s’arrêtera pas de « s’installer » qu’après 22 heures, ceci fait, Medjahed Hamid fera son entrée sur scène sous les acclamations du public.
C’est ainsi qu’il interprètera une bonne douzaine de chansons de son propre répertoire, les deux chansons qui captiveront le plus le public ont étaient celle qu’il aurait proposée à Lounès MATOUB et qui aurait été intéressé, mais n’a pas eu le temps de la chanter ainsi que sa fameuse chanson « D kem » (C’est toi) que le public reprendra en chœur.
La dernière chanson entamée, Medjahed Hamid s’adressera au public, il dira : « Aujourd’hui, je suis venu avec un cadeau. Je n’ai pas arrêté de la supplier de venir, au final, elle a accepté. » La surprise, c’est la diva Nouara, son apparition sur la scène sera suivie d’un tonnerre d’applaudissements. Après avoir salué le public, elle dira : « Je suis très heureuse de me trouver ici, aujourd’hui, avec vous. Ça me fait un très grand plaisir ! »
La diva entamera son « programme » et interprètera avec sa voix, restée intacte malgré les années qui sont passées, ses plus belles chansons faisant ainsi revisiter des souvenirs à elle-même ainsi qu’à tout le parterre, au bout de sa troisième chanson elle affirmera émue : « D ul ig cennun, maci d imi ! » (C’est le cœur qui chante et non la langue).
D’une modestie extraordinaire, Nouara donna des frissons au public composé essentiellement d’adultes, mais qui n’a pas cessé de l’ovationner et de réclamer son retour sur scène plusieurs fois, l’émotion était grandiose au point d’en faire pleureur plus d’un, elle-même a versé quelques larmes en interprétant certaines de ses chansons à l’image de l’« acewwiq » intitulé « Iɛdawen » dédié à Lounès MATOUB.
Il faut rappeler que Nouara a marqué de son sceau la chanson kabyle avec des chansons qui traduisent des situations sociales complexes interprétées avec une voix magique avec laquelle elle notamment donné la réplique à Cherif KHEDAM et Lounès MATOUB dans des duos immortels.
La chanteuse kabyle a exprimé par sa voix, depuis qu'elle a pu le faire publiquement, la condition de la femme de Kabylie reléguée par l'ordre patriarcal dans un statut social subalterne, transmis depuis toujours par la coutume jusqu'à ce que l'Etat codifie en 1984 cette oppression dans un texte, le Code de la famille.
De l'Algérienne des années 50, paysanne, épouse d'émigré, gardienne des valeurs qui organisaient sa propre sujétion, jusqu'à la femme lettrée du 21e siècle qui se bat pour être légale de l'homme en droits et en devoirs dans une société démocratique, un demi-siècle d'évolution et de luttes féminines est passé. Un ouvrage en apparence anodin, mais néanmoins précieux, paru en 2001 aux éditions Akili de Tizi Ouzou, sous le titre La chanteuse kabyle, retrace sur cinq décennies à travers le corpus des chants de six femmes, les jalons et les repères de cet itinéraire libérateur. Dans notre société à culture orale, c'est la chanson qui a déchiré le voile du silence. La femme n'avait que ses cordes vocales pour fredonner les inénarrables douleurs de l'oppression, et dire avec de simples mots, les maux qui lui rongent l'âme et le corps. Les chanteuses ont porté dans la rue et diffusé sur les ondes, ce cri solitaire murmuré en sourdine, ce "chant de la meule et du berceau" comme le désignait la grande cantatrice Marguerite Taos Amrouche. Depuis le fameux "Bqa âla khir a y Akbou" de Chérifa, cri de rupture symbolique avec le monde médiéval où la femme valait souvent moins cher qu'une vache jusqu'au "Voile du silence" le brûlot de la chanteuse Djura, travail pour lequel entre autres, elle reçut l'insigne de Chevalier de l'Ordre du mérite de l'Etat français, la chanson kabyle a constitué le principal aliment de la mémoire culturelle locale. Par son interprétation, sa voix, son engagement, la chanteuse kabyle a été le témoin privilégié et souvent l'acteur de cette évolution. Réalisée, à l'origine dans le cadre d'une recherche pour l'obtention du magister de langue et culture amazighes, la thèse de Hassina Kherdouci, chargée de cours à l'université de Tizi Ouzou, est finalement parue en livre au grand bonheur des amoureux de la poésie féminine d'expression kabyle. Cette compilation constitue déjà un incontournable document pour les artistes et les chercheurs dans le monde de l'art. L'universitaire a donc choisi six figures emblématiques de la chanson kabyle, six femmes qui chacune à sa façon, à des périodes différentes mais complémentaires se sont réappropriées le pouvoir de dire, traditionnellement réservé à l'homme, en dénonçant le statut d'infériorité dans lequel était tenue la femme. Hnifa et Cherifa, sont choisies parmi les nombreuses pionnières de la chanson féminine qui ont réussi le tour de force de se faire une place en tant qu'artistes à la radio parmi les hommes dans les années 50. Nouara, la chanteuse des années 60, a prêté sa voix au message féministe de l'après-guerre, au moment où les esprits rétrogrades voulait remettre entre les murs la femme qui venait, aux côtés de l'homme, de libérer la nation de 130 années de colonisation. Malika Domrane, la femme révoltée contre un ordre familial rigoriste, bravant la mise en quarantaine de son père, incarne le "Je" féminin, la femme qui a désacralisé l'espace masculin en osant s'asseoir dans Tajmaât, l'agora des hommes, et prendre place à la table d'un café avec les jeunes du village kabyle. Le choix de la chercheuse universitaire s'est porté sur la chanteuse Djura, l'aînée des sœurs du groupe "Djurdjura", ces chanteuses de l'émigration algérienne en France qui affrontent d'autres contradictions, d'autres valeurs dans un mode de vie où le chant féminin porte pourtant le même message libérateur. Dans les années 90 Massa Bouchafa, avec sa chanson engagée, s'inscrit dans la lignée des pionnières qui ont arraché le droit d'exister en tant qu'artiste, en tant que femme libre.
"Déchirer le voile du silence" Au regard du statut social personnel de chacune de ces femmes-artistes, nous mesurons tout le chemin parcouru et les résultats concrets de l'engagement des chanteuses dans la douloureux combat de l'émancipation. Ainsi, Hassina Kherdouci constate que Cherifa l'artiste révoltée des années 50 est une femme divorcée avec un enfant adoptif. Tout comme l'était Hnifa jusqu'à sa mort en exil. Nouara, la diva des années 60, est restée célibataire, alors que les chanteuses des années 80 comme Malika Domrane et Djura sont des mères de familles vivant avec leurs maris. L'engagement de ces femmes dans le combat de la dignité a obligé la société à changer de regard par rapport à l'artiste féminin, au point de voir dans le cas de Massa Bouchafa, le mari encourager sa femme dans l'accomplissement de sa vocation de chanteuse. Parmi les premières femmes à casser le tabou des tabous, oser chanter en public dans les années 50, l'auteur a choisi Cherifa et Hnifa, archétype de la marginale qui a défié un ordre social primitif et brutal dans lequel la femme était un véritable animal. Pour l'époque faire intrusion dans le monde des hommes et prendre la parole par le chant était inconcevable. Chanter sa condition misérable était un pas de géant accompli par la femme dans la voie de sa libération, et chanter l'amour constituait un coup de semonce pour la société puritaine où le rôle social de la femme n'était surtout pas celui-là ! Dans cette société qui voyait dans l'art une forme de prostitution, dans la chanteuse une débauchée, Cherifa et Hnifa ont su montrer par leurs poèmes, les non-dits et remettre en question une morale puritaine qui justifiait par des arguments sexistes toutes les misères qui frappaient la femme en priorité. Durant la décennie 60, Nouara, l'élève de Chérif Khadam et l'interprète de textes révolutionnaires comme ceux du poète Ben Mohamed, demande des comptes à l'homme et surtout aux poètes qui ne voient dans la femme que sa beauté, reproduisant les règles qui enterrent ses droits. "Allume la lampe et regarde-moi, tu m'as longtemps laisse dans l'obscurité", résumera-t-elle dans l'une de ces envoûtantes mélodies. C'est à Malika Domrane qu'échoit le rôle de représentante de la chanson revendicative de la fin des années 70, le temps de l'affirmation identitaire. En s'adressant à l'homme elle dit : "Ö Azouaou, je suis heureuse d'être la fille des Imazighéns, ceux-là dont le nom est célèbre". Elle délivre également, en chantant les textes de Mohia, le message de la femme préoccupée par le sort des siens, de sa langue, de son pays, mais surtout les détails de l'oppression subie par la femme dans la société kabyle qui n'est pas aussi démocratique qu'on a tendance, par une certaine indulgence coupable à le faire croire. Selon H. Kherdouci, la chanson kabyle féminine a connu sa plénitude en exil. Avec le groupe Djurdjura, la chanson porte tous les thèmes du drame culturel vécu par l'émigré en général et la femme ne particulier : le déracinement, le racisme, la déculturation. Dans un espace autre que celui de ses origines, la chanteuse dénonce la xénophobie et le statut de femme-objet, tout en exprimant l'appartenance à une culture et des valeurs universelles qui font que la Kabyle est une femme comme toutes les citoyennes du monde. L'ouvrage de Hassina Kherdouci a le mérite de réunir, dans un continuum poétique, cinq générations de chanteuses qui ont bravé chacune dans son contexte, les tabous et les règles qui instituaient l'asservissement de la femme. Elles ont prêté leur voix à l'espérance féminine. Elles ont chanté la tendresse et l'amour, mais aussi l'engagement, le sacrifice, le combat pour la liberté. Pour paraphraser Kateb Yacine nous dirons "qu'une femme qui chante sur les femmes vaut son double pesant de poudre".
Entretien avec Medjahed Hamid, ¡§Chanter est un plaisir pour moi¡¨
01/10/2009 00:48
Medjahed Hamid est l’un des artistes kabyles les plus discrets. Pourtant, il n’est plus à présenter. Son talent parle pour lui. Ses chansons que diffuse régulièrement la Chaîne II sont des chefs-d’œuvres. Il n’a jamais fait de cassettes. Pour lui, l’art et le commerce sont incompatibles. Un vrai artiste fait des chansons. Nous avons rencontré Medjahed Hamid au siège de la Radio nationale à l’occasion de l’émission “Tibugharin Gid” de Arezki Azouz, où un hommage a été rendu à Nouara.
La Dépêche de Kabylie : Quelle est votre appréciation sur cet hommage rendu à l’une des plus belles voix de la chanson kabyle, Nouara ? ƒÜƒÜ Medjahed Hamid : Ce genre d’hommage est positif d’un côté. En même temps, il a son aspect négatif parce qu’on le fait toujours en retard. Un artiste aimerait bien être reconnu bien avant, pas en fin de carrière. J’ai lu dans un journal qu’il s’agit là de la dernière sortie publique de Nouara.
Mais, il vaut mieux tard que jamais ? ƒÜƒÜ Moi, je préfère que ces hommages se fassent plus tôt. Nouara est quand-même une grande figure de la chanson.
Que représente Nouara pour vous ? ƒÜƒÜ Elle a tout donné à la chanson. La chanson ne lui a rien donné.
C’est le destin des vrais artistes, en général... ƒÜƒÜ Oui,ainsi est le destin du vrai artiste. Un artiste ne devient pas milliardaire. Il est riche par son art. Quand quelqu’un meurt et que l’on parle de lui, c’est ça la vraie richesse. Nouara représente la modernité et la belle voix. On ne retrouve pas beaucoup de voix comme la sienne dans la chanson kabyle et même dans la chanson algérienne.
Comment expliquez-vous que Nouara reste la reine de la chanson kabyle féminine ? Est-ce dû uniquement à la beauté et à la force de sa voix ? ƒÜƒÜ Nouara a commencé dès son jeune âge, c’est un don de Dieu. Elle a aimé la chanson et elle est venue à la Radio.
Vous lui avez composé des chansons. Parlez-nous de cette expérience... ƒÜƒÜ J’ai fait cette expérience pour tester mes capacités dans le domaine de la composition musicale, voire si je pouvais faire comme Chérif Kheddam. Pour moi, Chérif Kheddam est le grand monsieur de la musique. Je voulais aller vers cette école.
Etes-vous satisfait du résultat obtenu ?ƒÜƒÜ Je suis satisfait en apprenant qu’en diffusant mes chansons, les animateurs disent : “paroles et musique : Chérif Kheddam”.
Parlez-nous un peu de vous ?ƒÜƒÜ Que voulez-vous que je vous dise sur moi ? Je suis un peu spécial aussi. Comme Nouara.
Vous avez eu le même destin que Nouara ? ƒÜƒÜ C’est le même destin inexplicable. Avons-nous raison, avons-nous tort ? Tout le monde nous en veut mais rares sont ceux qui nous comprennent.
N’est-ce pas le propre de l’artiste que de ne pas être compris ? ƒÜƒÜ C’est le propre de certains artistes. Il y a l’artiste et il y a le “chansonnier”, c’est-à-dire le commerçant de la chanson.
Vous êtes connu pour être un artiste qui ne produit pas beaucoup, mais c’est parce que vous misez sur la qualité. Vos chansons sont des œuvres... ƒÜƒÜ Je ne produis pas beaucoup. Pour la qualité, c’est aux autres de juger. Mais je n’ai jamais édité mes chansons en cassette.
Pourquoi ? ƒÜƒÜ Parce que je ne suis pas commerçant. C’est aussi simple. Je chante pour un public, et parmi ce public, il y a ceux qui m’aiment. Ces derniers ont le droit d’aimer mes chansons. Je ne peux pas me mettre à genoux pour satisfaire mon public. Il y a des principes qu’on doit respecter. Je demande à mon public qui m’aime de m’excuser, car la chanson aujourd’hui, n’est plus comme avant.
Pourquoi cette régression ? ƒÜƒÜ Beaucoup de chanteurs ne sont pas artistes. Ils font des cassettes, ils marchent dans la rue avec leurs albums, ils aiment bien passer à la télévision... Pour moi, un chanteur ne demande pas, il doit être sollicité.
Et le public dans tout ça ? ƒÜƒÜ Le public n’est pas responsable de cette situation. Celle-ci est due au matraquage publicitaire. Quand on vous rabâche à longueur de journée, que ce soit à la radio, ou à la télévision ou encore dans la presse écrite, des navets qui passent toutes les dix minutes, tous les jours, le résultat ne peut être que celui qu’on constate. Heureusement que ce genre de chansons ne restent pas dans la durée. Il ne subsiste que les chansons de qualité.
Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous a marqué, positivement, dans votre carrière ? ƒÜƒÜ Plus j’avance, plus je découvre que beaucoup de gens m’aiment, alors que je croyais que personne ne m’aimait.
Est-ce que vous composez actuellement ? ƒÜƒÜ Oui, je compose mieux que ceux qui existent. Mes nouvelles chansons sont prêtes. J’attends le moment d’être réellement écouté pour les rendre publiques. Ça ne sert à rien de chanter, pour chanter.
Parmi les nouveaux artistes, avez-vous des noms de jeunes ayant du talent ? ƒÜƒÜ Oui, il y a par exemple Lani Rabah qui compose bien. Il y en a d’autres. Il y en a beaucoup même. Je cite Lani Rabah juste au hasard. Ces jeunes artistes ne doivent pas courir après l’argent. L’argent tue l’âme de l’artiste. Si j’avais fait des cassettes à mes débuts, en voyant que cela me rapportait de l’argent, j’en aurais fait le maximum. J’aurais composé n’importe quoi. Moi, je travaille ailleurs. Pour moi, la musique, c’est comme le sport. Je la fais pour le plaisir.
Si un jour on décidait de vous rendre un hommage, comme celui rendu à Nouara aujourd’hui, allez-vous accepter ? ƒÜƒÜ Ça sera très difficile à accepter.
- Entretien réalisé par Aomar Mohellebi, La dépêche de Kabylie
Mardi 15 septembre 2009, le public était tellement nombreux que la salle de spectacle de la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou a eu du mal à le contenir. Avides, les organisateurs ont vendu plus de tickets que la salle n’en comptait de sièges – à 300 DA/1 place contrairement aux 200 DA/1 place pour les autres soirées –, les escaliers, les couloirs et la piste de danse étaient tout occupés avec tous les risques que cela suppose si urgence il y aurait eu !
Il faut dire que la soirée s’annonçait grandiose, deux têtes d’affiche exceptionnelles : Nouara et Medjahed Hamid, qui ne sont pas apparues sur la scène artistique de Tizi-Ouzou – et même de Kabylie et de toute l’Algérie – depuis plusieurs années, c’en fût certainement une des rencontres artistiques les plus réussies du programme de cette année des soirées du mois du Jeûne.
Il était presque 21 heures au moment où nous sommes arrivés au niveau du portail de la salle de spectacle de la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou, une vingtaine de personnes attendaient devant les grilles faisant face aux agents de sécurité. Ceux-ci ne laissaient personne passer, impossible de réserver sa place à l’avance comme partout dans le monde, « il faut faire la chaine » comme tout le monde.
Un bon quart d’heure s’écoulera avant, qu’enfin, ils ne se « décident » à ouvrir le portail, sur ce, le public s’y engouffre et une foule se forme au niveau du guichet pris d’assaut. Cet « écueil » passé, le public ne s’arrêtera pas de « s’installer » qu’après 22 heures, ceci fait, Medjahed Hamid fera son entrée sur scène sous les acclamations du public.
C’est ainsi qu’il interprètera une bonne douzaine de chansons de son propre répertoire, les deux chansons qui captiveront le plus le public ont étaient celle qu’il aurait proposée à Lounès MATOUB et qui aurait été intéressé, mais n’a pas eu le temps de la chanter ainsi que sa fameuse chanson « D kem » (C’est toi) que le public reprendra en chœur.
La dernière chanson entamée, Medjahed Hamid s’adressera au public, il dira : « Aujourd’hui, je suis venu avec un cadeau. Je n’ai pas arrêté de la supplier de venir, au final, elle a accepté. » La surprise, c’est la diva Nouara, son apparition sur la scène sera suivie d’un tonnerre d’applaudissements. Après avoir salué le public, elle dira : « Je suis très heureuse de me trouver ici, aujourd’hui, avec vous. Ça me fait un très grand plaisir ! »
La diva entamera son « programme » et interprètera avec sa voix, restée intacte malgré les années qui sont passées, ses plus belles chansons faisant ainsi revisiter des souvenirs à elle-même ainsi qu’à tout le parterre, au bout de sa troisième chanson elle affirmera émue : « D ul ig cennun, maci d imi ! » (C’est le cœur qui chante et non la langue).
D’une modestie extraordinaire, Nouara donna des frissons au public composé essentiellement d’adultes, mais qui n’a pas cessé de l’ovationner et de réclamer son retour sur scène plusieurs fois, l’émotion était grandiose au point d’en faire pleureur plus d’un, elle-même a versé quelques larmes en interprétant certaines de ses chansons à l’image de l’« acewwiq » intitulé « Iɛdawen » dédié à Lounès MATOUB.
Il faut rappeler que Nouara a marqué de son sceau la chanson kabyle avec des chansons qui traduisent des situations sociales complexes interprétées avec une voix magique avec laquelle elle notamment donné la réplique à Cherif KHEDAM et Lounès MATOUB dans des duos immortels.
Pour Kabyle.com : AJQAS
Mise à jour : Mercredi 23 Septembre 2009, 05:16 la kabylie le 23.09.09 à 04:14 dans ARTISTES KABYLES - Lu 22 fois
Je suis, la prisonnière de la famille que tu chasses Je suis le corps, par leurs viols, dévasté Je suis la vie, par leurs haines, pourchassée Je suis l'âme, par leurs horreurs, torturée
ghas d rrmel yergh d adfel yessan D azru yehfan ttin ay t tamurt-iw Mazal t beddedd, ur t ghellid ara Ssefdd imettawen-im a tamurt-iw
Même si c'est du sable chaud ou de la neige cassante, c'est mon pays. Tu es encore debout tu n'es jamais tombé Sèche tes larmes, c'est bientôt fini...
Je suis le coeur, par leurs barbarie, cessé Mais je suis le courage des combats retrouvés Béante est ma blessure J'ai mal à mes enfants décapités À Louness, à Tahar, à Aloula assassinés
A tulawin, a tihninin Ssut tirugza a timazighin A tulawin, ittijen yefsin Tufrar tagut afus tighratin.
J'ai mal à ma soeur souillée, par ses violeurs innocents Ces faux dévauts, ses imam instructeurs Précheurs d'une haine venue de l'enfer Aveugle de la vie, ils ignorent que souffrir n'est pas prier Que subir n'est pas abdiquer ... ABDIQUEZ !
A tamurt imazighen D imezwura ay t izedghen Wer t tnuzu wer t rehhen Wer t ttawin yaadawen.
Pays des hommes libres Berceau des Imazighen Tu n'es ni à vendre Ni à louer! Paroles Mania
Citoyen du monde Tu es parti Loin d'Algerie Dans la lumière et dans le noir Tu as protégé notre liberté
[ Refrain : ] [ A mon père J'ai a dire tellement de choses A mon père Cet homme libre Loin de sa terre A mon père Qui sans lire et sans écrire A su faire de sa vie Mon devenir
C'est par toi Que survit Mon patrimoine C'est pour toi, citoyenne Que je m'élève C'est pour toi Que je tais mes sentiments Par amour Pour ma foi Et mon enfant ]
Face à ton destin N'oublie jamais Que le respect Sera toujours Comme la racine de notre famille Tu es ma fille
[ Refrain ]
Tu sais 'pa il y a des choses entre une fille et son père qui ne se disent pas chez nous, Mais une chose est sûre, c'est que tu m'as toujours dit de respecter les autres, et de travailler dur, dur pour aller toujours plus loin, toujours plus haut, et tu m'a rendue citoyenne du monde.
Parce que Zighem se veut d'être un homme libre Tu porteras ce nom comme on porte le destin C'est un peu de moi Meme si je ne te le dis pas Je suis entre tes mains, comme l'eau sacrée d'un pays Citoyenne de ce monde Ta vie sera ma vie