T.Ould-Hamouda : J'aimerai connaitre et c'est le voeu de la majorité de votre public, comment êtes-vous venu au Cinéma ?
Ahmed Djenadi : Ma venue au cinéma date de plus de 30 ans alors que j'étais autoditacte, j'ai réalisé déjà durant les années 1980 quelques documentaires. À partir de 2001, alors que j'étais animateur au sein de Berbère TV, je me suis projeté dans la réalisation de films en Tamazight. Vient ensuite la réalisation du premier feuilleton en langue Tamazight "Âziz aken ivghu yili" qui a obtenu un succès inespéré sinon inattendu auprès du public.
Ensuite, j'ai récidicé avec le 2ème feuilleton "ussan n ni" qui est une suite logique du premier feuilleton.
En 2008, je passe à la vitesse supérieure puisque je réalise le 1er long métrage policier Kabyle.
En 2009, je réalise un court métrage "Terra tmara", tiré d'un fait réel.
T.Ould-Hamouda : En tant que réalisateur, comment voyez-vous le cinéma Kabyle ?
Ahmed Djenadi : Le cinéma kabyle est comme un nouveau-né. À mon sens, la production kabyle commence à prendre de l'ampleur. Je prédis un bon avenir pour ce jeune cinéma.
T.Ould-Hamouda : Lors de la réalisation d'un film, comment procédez-vous pour distribution des rôles, l'équipe technique, etc...
Ahmed Djenadi : La réalisation de films se base sur 2 aspects importants, à savoir :
- Le montage financier, qui est le facteur essentiel dans la réalisation d'une oeuvre cinématographique. Vient ensuite l'aspect technique qui consiste en le choix des différents acteurs, sinon comédiens. Sur ce dernier, toutes mes réalisations se font sur la base d'un casting réalisé par tout un ensemble de techniciens qui déterminent le choix des comédiens.
T.Ould-Hamouda : Avez-vous d'autres projets de films ou de feuilletons ?
Ahmed Djenadi : Les projets de films ne manquent pas, mais se pose toujours le volet financier à chaque réalisation. Pour votre information, mon rpochain film verra le jour dans quelques mois si j'arrive à réunir toutes les conditions.
T.Ould-Hamouda : Vos films passent-ils dans les télévisions que ce soit en Algérie ou ailleurs ?
Ahmed Djenadi : Mis à part le premier feuilleton "Âziz aken ivghu yili" qui est passé à l'ENTV et Berbère TV, Beur TV, les autres n'ont fait l'objet d'aucune diffusion à ce jour.
T.Ould-Hamouda : Quelles sont toutes les difficultés que vous rencontrez souvent dans la réalisation de vos films (difficultés qui reviennent) ?
Ahmed Djenadi : La principale difficulté réside dans le financement des projets. Nous n'arrivons pas à obtenir des subventions des services publics. Le peu d'aide que nous obtenons provient des entreprises privées, ce qui est insignifiant par rapport à nos besoins.
T.Ould-Hamouda : Votre mot de la fin M. Djenadi ?
Ahmed Djenadi : Ma tournée au Canada m'a permis de constater que nos compatriotes sont très attachés à leur culture kabyle et l'intérêt qu'ils portent à la réalisation de films kabyles. Ce qui m'encourage davantage à y aller de l'avant et produire encore. Je finirai par remercier tous ceux qui sont venus à ma rencontre et qui m'ont témoigné leur sympathie.
Entrevue réalisée le 13 mai 2010 à Montréal par T. Ould-Hamouda